Par Pierre Lunick Revange
Jeudi 21 septembre 2017 ((rezonodwes.com))– Sans surprise Jovenel Moise a fait comme il l’avait promis. Aussi décrié soit-il, Haiti a, à partir de mardi dernier, son budget pour le nouvel exercice fiscal 2017-2018 qui débute le premier octobre. Portant la signature du chef de l’état, muni d’exequatur, il a été publié mardi soir dans le journal officiel, le Moniteur.
D’aucuns estiment que cette décision vient confirmer une auto-suffisance débordante renforcée d’une arrogance prononcée de l’homme de la banane qui n’a que 7 mois au pouvoir et qui pense illusoirement avoir maîtrisé assez le champs politique haïtien pour tout se permettre.
Depuis mardi soir, des réactions, les unes plus révoltantes que les autres, ne cessent de pleuvoir sur les réseaux sociaux exprimant d’un coté l’exaspération d’un groupe de compatriotes frustrés et d’autre part, des mandants déçus ayant cru comme des moutons de panurge aux promesses de changement et de mieux être claironnées par Jovenel Moise pendant ses 20 mois de campagne.
Le mépris de Jovenel Moise par rapport aux cris des divers secteurs de la vie nationale relatifs à la loi de finances 17-18 qui taxe même les chômeurs, accorde libre cours à une frange de l’opposition de se refaire une santé politique. Prenant comme prétexte la question du budget, elle courtise, chemin faisant, une population déjà indignée par certaines décisions du régime en place.
Autre point de discordance, l’insatisfaction de certains secteurs de l’administration publique par rapport à leur maigre part du budget de 144.20 milliards de gourdes. Pour la santé de plus de 11 millions d’habitants, l’état dispose à travers ce budget d’un montant de 6.14 milliards de gourdes, égale à celui du palais national. D’aucuns dénoncent une plaisanterie de mauvais goût d’un gouvernement presqu’inefficace, ayant à sa tête Jacques Guy Lafontant, médecin de formation.
Le judiciaire qui n’a qu’un (1) milliard de gourdes pour administrer les 18 juridictions du pays, est secoué depuis le 13 septembre par une grève initiée par des magistrats insatisfaits de cette miette par rapport aux 7 milliards alloués au législatif. Le malaise est presque partout.
Avec la publication de ce budget controversé qui ne présage rien de bon pour l’avenir du pays, Jovenel Moise a choisi la voie de la confrontation qui risque de déboucher sur une nouvelle crise politique aux conséquences fâcheuses pour Haiti. Déjà ce mercredi, des manifestations ont lieu à Port-au-Prince et dans d’autres villes de province contre la loi de finances. La pression de rue s’intensifie, le pouvoir en place se montre inflexible. Jusqu’à quand pourra -t’il résister ?
Auteur: Pierre Lunick Revange, Journaliste
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