Président Nord Alexis :… »En ce jour mémorable, je convie tous les Haïtiens à l’Union, seule garante de la prospérité nationale et de la permanence de notre liberté. »
Moniteur du 2 Janvier
LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ
RÉPUBLIQUE D’HAÏTI
Proclamation
Au Peuple et à l’Armée
Haïtiens, mes compatriotes,
Je me suis imposé, comme un devoir impérieux, de me rendre aux Gonaïves pour célébrer le premier Centenaire de notre Indépendance.
C’est une bien grande satisfaction pour moi de venir à la même place que le Fondateur, faire renouveler sur l’Autel de la Patrie notre serment d’Indépendance.
Mais, en cette circonstance solennelle, je ne veux pas manquer de vous rappeler nos devoirs envers la Patrie.
Pendant le cours de ces cent années, nos luttes intestines, nos dissensions de principes, faux ou vrais, n’ont jamais altéré l’amour que nous avons pour la Patrie, ni retardé la prospérité nationale.
De nos discordes civiles nous avons recueilli la ruine de nos familles, la désolation de la société, l’affaiblissement de la Patrie.
On ne pouvait s’attendre de la part des descendants des Héros de l’Indépendance.
Chacun doit en appeler à sa conscience.
Nous ne devons cependant perdre la foi en l’avenir, désespérer du salut de la Patrie.
Pour réparer nos fautes, encourager les travailleurs et réaliser le rêve de nos pères, il nous faut, comme eux, être prêts à faire des sacrifices.
Ce n’est pas en vain que nous avons pour devise : L’Union fait la Force. […]
Vive l’Indépendance Nationale !
Vive l’Union !
Vive la Paix !
Vive le Travail !
NORD ALEXIS
Fait aux Gonaïves le 1er Janvier 1904,
an 101ème de l’Indépendance.
Une salve de 21 coups de canon, conformément au programme de la fête, suivit ce discours. Puis les troupes défilèrent et allèrent prendre leurs lignes de bataille en face et aux abords de l’église, où le cortège se rendit.
À l’arrivée de Son Excellence le Président, il fut reçu et conduit à sa place.
Après la cérémonie religieuse, le Président donna audience au Palais des Héros de l’Indépendance.
Discours du Président
Haïtiens,
Il y a aujourd’hui cent années que nos ancêtres, après avoir brisé leurs chaînes d’esclaves sur la tête de leurs maîtres, jurèrent à la face de l’Univers de vivre indépendants ou de mourir.
Nous avons, pendant cent années, conservé ce patrimoine, dont le legs a été rougi dans le sang et par le fer, et nous devons le transmettre intact à notre postérité.
En ce jour où nous célébrons le Centenaire de l’Acte de notre Indépendance, je ne veux que vous convaincre, Haïtiens, de vivre indépendants ou de mourir.
Donné au Palais National des Gonaïves,
le 1er Janvier 1904, an 101 de l’Indépendance.
NORD ALEXIS
Le texte est ici strictement documentaire, sans modernisation ni interprétation.
recherches: cba

