Bercy, localité située entre l’Archaïe et Cabaret, a été mercredi le théâtre d’une nouvelle offensive armée menée par des groupes criminels cherchant à progresser vers l’Archaïe. Selon un ancien maire de la commune, intervenant sur Radio Kiskeya, cinq personnes ont perdu la vie : un policier de l’UDMO et quatre civils, dans ce qu’il qualifie de séquence de « barbarie méthodique ».
L’ancien édile rapporte que les assaillants ont incendié un engin lourd mobilisé par un mouvement citoyen de résistance qui tentait de dégager la route pour faciliter l’évacuation des familles et des véhicules immobilisés. Les membres du gang « Viv Ansanm » auraient intensifié la pression sur les axes reliant Cabaret et l’Archaïe, laissant plusieurs automobilistes pris au piège, incapables de se dégager du périmètre d’affrontement.
Il soutient que les appels urgents adressés au Premier ministre de facto, Alix Didier Fils-Aimé, restent ignorés. Aucun drone kamikaze ni drone d’observation, aucun appui aérien n’aurait été mobilisé, alors que les attaques se multiplient contre les habitants et les dispositifs d’autoprotection locaux. La population demeure, selon lui, « sur le qui-vive, abandonnée à elle-même ».
À moins de deux mois de l’échéance du mandat du Conseil présidentiel de transition, l’ancien maire dénonce la fixation du pouvoir sur une organisation électorale présentée comme imminente, alors que les scrutins sont reportés depuis 2021 en raison de la crise sécuritaire. La situation à Bercy traduit un « effondrement opérationnel » rendant irréaliste toute perspective de vote tant que les gangs poursuivent leur avancée.
Le corridor Archaïe–Cabaret, essentiel pour les liaisons de Port-au-Prince vers le Nord, reste sous forte tension, et les résidents redoutent une aggravation du conflit susceptible d’isoler davantage la zone côtière. Les autorités n’avaient toujours pas réagi publiquement au bilan présenté, jeudi en fin de journée.

