LE CRI QUI ÉBRANLERA L’HISTOIRE : HAÏTI, FUTURE CHAMPIONNE DU MONDE.
Par Ralf Dieudonné JN MARY
On dira que c’était de la folie.
On dira que c’était un rêve d’enfant devenu trop grand.
On dira que c’était impossible.
Pourtant, l’histoire d’Haïti n’a jamais suivi la logique du monde.
18 novembre. Vertières.
Cette date brûle encore dans notre sang, parce qu’un peuple minuscule a renversé un empire. Un peuple affamé, fouetté, traqué, a décidé de ne plus vivre à genoux. C’est ce jour-là que la liberté humaine a changé de visage.
Et voilà qu’aujourd’hui, plus de deux siècles plus tard, sous les ruines, les crises, la peur et l’exil, ce même peuple se redresse… sur un terrain de football.
Haïti bat le Nicaragua.
Haïti se qualifie pour la Coupe du Monde.
Haïti revient après 52 ans d’absence.
Ce n’est pas un simple score.
Ce n’est pas un simple match.
C’est un tremblement de terre spirituel.
Car ce ne sont pas seulement nos joueurs qui ont marqué deux buts.
C’est tout un peuple qui a recommencé à battre du cœur.
En cette nuit du 18 novembre, quelque chose d’ancien s’est levé.
Quelque chose qui dormait dans les décombres.
Quelque chose que même nous, parfois, avions oublié.
L’espérance.
L’espérance indestructible.
L’espérance têtue.
L’espérance qui refuse de mourir.
Alors surgit une conviction, aussi brillante que scandaleuse. Une conviction que beaucoup ridiculiseront, que d’autres mépriseront, mais qui existe bel et bien dans le souffle d’un peuple.
Haïti ira jusqu’à la finale.
Oui, Haïti jouera la dernière marche du tournoi mondial.
Et Haïti remportera la Coupe du Monde.
Les sceptiques diront que c’est impossible.
Les puissants diront que c’est insensé.
Le monde rira, comme il a ri autrefois lorsqu’un peuple d’esclaves rêvait de liberté.
Mais Haïti n’a jamais été logique.
Haïti a toujours été prophétique.
Et si une fois encore les oubliés renversaient les géants?
Et si une fois encore le dernier devenait le premier?
Et si une fois encore les nations se demandaient comment cette petite île noire a défié l’impossible?
La finale d’Haïti ne serait pas un simple match.
Ce serait une scène sacrée.
Ce serait Vertières rejouée avec un ballon.
Ce serait 1804 qui descend dans un stade.
Ce serait la réhabilitation publique d’un peuple que l’histoire a trop souvent piétiné.
Car le football n’est qu’un prétexte.
Ce que nous cherchons vraiment, c’est la dignité retrouvée.
Ce que nous voulons offrir au monde, c’est la preuve qu’un peuple meurtri peut encore chanter.
Ce que nous voulons offrir à nos enfants, c’est un moment fondateur où Haïti a refusé d’être vaincue.
Et lorsque cette finale se jouera
et que le monde retiendra son souffle en attendant le dernier coup de sifflet
et que nos Grenadiers porteront la main sur le trophée, ce ne sera pas un simple trophée.
Ce sera la preuve que les miracles n’arrivent pas quand on les mérite,
mais quand on refuse d’abandonner.
Et Haïti n’abandonnera jamais.
Ralf Dieudonné JN MARY dit Lysius Félicité Salomon Jeune.

