Pourquoi la police n’a-t-elle pas mentionné que des bombes ont été larguées sur le site où Lanmò San Jou affirmait avoir découvert une usine de fabrication de drogues en Haïti ?, s’interroge le Dr Josué Renaud.
Le Dr Josué Renaud, directeur exécutif de New England Human Rights Organization (NEHRO), s’interroge sur l’absence de toute mention, par la Police nationale d’Haïti, de « bombes destructrices qui auraient été larguées sur un site où le chef de gang Lanmò San Jou affirmait avoir découvert une usine de fabrication de drogues attribuée à l’oligarque et homme d’affaires André Apaid« .
Dans un court entretien accordé au journal samedi, Dr Renaud revient sur l’opération menée cette semaine à Santo (Croix-des-Bouquets), secteur contrôlé par Lanmò San Jou, recherché sous plusieurs mandats, dont un international. Trois hélicoptères, des drones et plusieurs unités spécialisées ont été déployés. Une vidéo virale montre le chef de gang affirmant que « les frappes aériennes ont détruit une installation industrielle » qu’il présente comme un site de production de stupéfiants. Ses propos, malgré les réserves qu’ils appellent, évoquent une volonté d’orienter le débat vers « les véritables infrastructures » du trafic.
Vendredi, le porte-parole de la PNH a exhibé des fusils de gros calibre saisis dans la zone et confirmé qu’un hélicoptère endommagé avait été neutralisé par les policiers, évoquant une décision tactique. « Aucune référence n’a cependant été faite à la destruction alléguée de l’usine d’Apaid, alors que circulent des images montrant la carcasse d’un appareil non calciné et que plusieurs sources locales évoquent des explosions« .
Pour Dr Renaud, cette omission soulève un enjeu majeur : « La police a-t-elle mené cette opération pour neutraliser les gangs qui écrasent la population depuis cinq ans, ou pour effacer toute preuve compromettante liée à une installation attribuée à André Apaid ? »


