Les États-Unis et la Côte d’Ivoire ont scellé à Abidjan un accord sanitaire majeur, marquant un tournant stratégique dans leur coopération bilatérale. Washington s’engage à injecter 480 millions de dollars américains dans le secteur de la santé ivoirien, un soutien ciblant notamment la lutte contre le VIH, le paludisme, la santé maternelle et infantile, ainsi que la sécurité sanitaire mondiale.
Signé en présence de l’ambassadrice américaine Jessica Davis Ba et du ministre ivoirien des Finances Adam Coulibaly, l’accord s’inscrit dans une nouvelle génération de partenariats sanitaires conclus par les États-Unis avec plusieurs pays africains, après une période marquée par de sévères coupes dans l’aide internationale. Ces réductions avaient fragilisé de nombreux systèmes de santé sur le continent, fortement dépendants de ces financements pour prévenir et contenir les épidémies.
Le nouveau pacte repose sur le principe de responsabilité partagée. La Côte d’Ivoire s’engage à mobiliser jusqu’à 163 milliards de francs CFA, soit environ 292 millions US, d’ici 2030, représentant près de 60 % de l’effort global. Pour le premier ministre Robert Beugré Mambé, il s’agit d’un signal fort en faveur de la durabilité et de l’appropriation nationale des politiques de santé.
Washington, de son côté, assume un changement de doctrine. L’ambassadrice Davis Ba affirme que les États-Unis s’éloignent d’une aide classique pour adopter un modèle fondé sur le commerce, l’innovation et la prospérité partagée, dans le cadre de la stratégie sanitaire mondiale « America First ». Cette approche remplace les anciens programmes de l’USAID, désormais démantelée, et reflète la vision transactionnelle prônée par l’administration Trump.
Pour Abidjan, cet accord représente à la fois un bol d’oxygène financier et un test : celui de transformer l’aide internationale en véritable levier d’autosuffisance sanitaire.

