14 novembre 2025
Haïti renverse les pronostics et s’offre une victoire à sensation avant un rendez-vous historique
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Haïti renverse les pronostics et s’offre une victoire à sensation avant un rendez-vous historique

Willemstad – À quatre jours d’une rencontre qui pourrait redéfinir son destin footballistique, Haïti a signé une victoire aussi inattendue que retentissante, ravivant les espoirs d’un pays qui rêve encore de Coupe du monde. Dans un climat de scepticisme alimenté par des appels répétés au départ du sélectionneur Sébastien Migné, les Grenadiers ont répondu de la plus universelle des manières : par le jeu.

Classée 88ᵉ au classement mondial, la sélection haïtienne faisait figure d’outsider face au Costa Rica, 45ᵉ, nation installée depuis des décennies dans les compétitions majeures et qui compte dans ses rangs un joueur passé par le Real Madrid ou le Paris Saint-Germain. Mais le football a rappelé, une fois encore, qu’il n’obéit pas toujours aux statistiques. L’unique but de la rencontre, signé Frandzdy Pierrot sur un centre précis de Ruben Providence, est venu récompenser une séquence collective parfaitement maîtrisée.

Cette performance remarquable intervient alors que, dans les jours précédant le match, une partie de l’opinion publique experte ou non avait appelé à un changement radical sur le banc. Le FIFA Normalisation Committee, en charge du football haïtien, a pourtant maintenu sa position : conserver Sébastien Migné. Une décision rare dans un environnement sportif souvent dominé par la précipitation, et qui apparaît aujourd’hui comme un acte de clairvoyance.

Au cœur de cette victoire, un homme a incarné la résistance haïtienne : Jhonny Placide. À 36 ans, le capitaine a livré une prestation monumentale, multipliant les parades décisives et imposant une sérénité qui a tenu l’équipe debout dans les moments les plus critiques. Sa note de 8,6, la meilleure de la rencontre ,illustre avec justesse l’étendue de son influence.

La victoire résonne également comme une réponse silencieuse mais puissante aux déclarations polémiques du sélectionneur costaricien Miguel Herrera, dont les propos dépréciatifs, jugés à connotation raciste par plusieurs observateurs, avaient tendu l’atmosphère d’avant-match. Les Grenadiers n’ont pas répondu par la voix, mais par la discipline, la combativité et l’intelligence tactique.

L’enjeu dépasse désormais largement cette seule rencontre. En cas de succès le 18 novembre, Haïti pourrait décrocher la deuxième qualification de son histoire pour une phase finale de Coupe du monde, après celle de 1974. Cinquante ans plus tard, un tel exploit serait lourd de symboles pour un pays qui traverse l’une des périodes les plus complexes de son histoire contemporaine. Pour les experts, ce prochain match s’annonce comme l’un des plus déterminants du football caribéen de ces dernières décennies.

Dans un contexte politique fragile, avec une structure sportive souvent décrite comme incomplète et sous-financée, cette victoire agit comme un rappel : le football haïtien possède une énergie, une résilience et un potentiel qui dépassent les cadres traditionnels. Le 18 novembre, Haïti ne jouera pas seulement pour une qualification. Elle jouera pour prouver qu’un pays fragilisé peut encore surprendre le monde, forcer le respect et écrire sa propre légende.

Leconte Dor

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