Sous une pluie battante et dans un climat de frustration généralisée, le mouvement Cri du 20 septembre, accompagné de plusieurs organisations citoyennes, a envahi les rues du Cap-Haïtien ce vendredi pour dénoncer la mauvaise gouvernance du Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
Les manifestants ont accusé le pouvoir en place d’avoir échoué à juguler l’insécurité et d’avoir plongé la population dans une misère sans précédent, alors que la crise nationale continue de s’aggraver.
Sous la direction du coordonnateur Pierrot D. Augustin, leader du Mouvement des Citoyens Avisés pour la Décentralisation et la Déconcentration (MOCADD), les protestataires ont exigé la démission immédiate du CPT, estimant que les neuf conseillers présidentiels se sont révélés « inefficaces et déconnectés du peuple ».
Ils réclament la mise en place d’un collège présidentiel de trois membres, issus respectivement du Grand Nord, du Grand Sud et du Grand Centre, afin de relancer une transition crédible et inclusive en Haïti. Malgré les intempéries, la mobilisation a rassemblé plusieurs centaines de citoyens déterminés.
Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Aba KPT, Jistis pou Jovenel, Rache manyòk nou ! », les manifestants ont également réclamé justice pour l’ancien président Jovenel Moïse, assassiné dans sa résidence en juillet 2021. Pour eux, cette impunité symbolise la faillite de l’État et l’incapacité du CPT à restaurer la justice et la sécurité.
Dans une déclaration au micro de la presse, Pierrot D. Augustin a lancé un avertissement clair : « Pas d’élection possible avec ces membres du CPT ! » Selon lui, le pays se dirige vers une impasse2 politique majeure si la gouvernance actuelle se maintient au-delà du 7 février 2026, date qu’il considère comme une ligne rouge.
Entre désillusion populaire et crise institutionnelle, la légitimité du CPT semble plus que jamais remise en question au regard d’un peuple qui, une fois de plus, descend dans la rue pour se faire entendre.
Guyno DUVERNE
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