11 octobre 2025
Violente nuit à Port-au-Prince : tirs nourris à Pacot, enlèvement au petit matin à Juvenat
Actualités Insécurité|Kidnapping PHTK autorise l'occupation du pays

Violente nuit à Port-au-Prince : tirs nourris à Pacot, enlèvement au petit matin à Juvenat

PORT-AU-PRINCE, samedi 11 octobre 2025 — (Rezo Nòdwès)

Kidnapping samedi matin à Juvenat, échanges de tirs à Pacot la nuit dernière

Alors que les membres du gouvernement de doublure s’efforcent d’afficher un semblant de retour à la normale dans la capitale, Port-au-Prince a connu une nouvelle nuit de tension suivie d’un enlèvement au petit matin, signe persistant du chaos sécuritaire que le Conseil Présidentiel de transition (CPT), après plus de seize mois au pouvoir, demeure incapable de juguler, en dépit de la présence d’une force internationale déployée sur le terrain.

Des échanges de tirs nourris ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi à Pacot, à l’intersection de la rue 6 et de l’avenue N, opposant des unités de la Police nationale d’Haïti (PNH) à un groupe de bandits armés non identifiés. Selon plusieurs témoins joints par téléphone, plusieurs assaillants auraient été abattus, bien qu’aucune confirmation officielle n’ait encore été fournie. Les habitants décrivent une nuit de panique, marquée par des rafales ininterrompues dont les détonations se sont fait entendre à plusieurs kilomètres à la ronde.

« Kot jan de zam sa yo soti dapre bri mwen tande nan nwit la ? » s’interroge une jeune femme, visiblement bouleversée, qui dit vouloir quitter les lieux avant la fin de la journée, ajoutant avec amertume : « Peyi a pa gen Leta, se yon dal vòlè malpwòp ak malpouwont. »

Quelques heures plus tard, vers 7 h 30 du matin, un nouvel enlèvement a été signalé dans la zone de Débrosse, à proximité du Juvenat, au sud de la capitale. La victime, une femme non encore identifiée, a été enlevée par des individus circulant à bord d’un pick-up blanc sans plaque d’immatriculation, selon des témoins. L’incident a ravivé la peur d’un retour en force des réseaux de kidnapping après une brève accalmie observée ces dernières semaines.

Dans la foulée, un message vocal attribué à des brigadiers communautaires a circulé sur les réseaux sociaux, appelant à “défendre les zones encore sous contrôle” et accusant l’État de laxisme volontaire face à la montée des groupes armés. Ces brigadiers affirment vouloir empêcher “l’invasion des quartiers pacifiés par des gangs venus du centre-ville”.

Pendant ce temps, le gouvernement de doublure a tenu un conseil des ministres au Palais national, présenté comme un signe de reprise des activités institutionnelles. Mais dans les faits, Port-au-Prince reste une capitale en état de siège, partagée entre la communication politique d’un pouvoir barricadé et la peur quotidienne de ses citoyens.

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