2 décembre 2025
Malgré une baisse du financement, la lutte contre le sida dispose de nouveaux outils pour la prévention
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Malgré une baisse du financement, la lutte contre le sida dispose de nouveaux outils pour la prévention

Malgré des revers financiers considérables, la riposte mondiale au VIH a connu un élan remarquable en 2025 avec l’introduction et l’approbation d’un nouveau médicament antiviral, a indiqué l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida.

L’OMS appelle les gouvernements et ses partenaires à élargir rapidement l’accès aux nouveaux outils approuvés, notamment du lénacapavir, un médicament antiviral injectable deux fois par an, afin de réduire le nombre d’infections et de contrer les perturbations des services de santé essentiels causées par les coupes dans l’aide étrangère.

En juillet dernier, l’OMS a publié de nouvelles directives recommandant l’utilisation du lénacapavir comme option supplémentaire de prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour la prévention du VIH.

La réduction brutale et soudaine du financement international cette année a entraîné des perturbations dans les services de prévention, de traitement et de dépistage du VIH, avec la réduction ou la suppression totale dans certains pays de programmes communautaires essentiels, notamment la prophylaxie pré-exposition et les initiatives de réduction des risques pour les personnes qui s’injectent des drogues.

Baisse considérable de l’accès au traitement antirétroviral

« Nous sommes confrontés à des défis importants, avec la réduction des financements internationaux et le ralentissement des efforts de prévention », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Dans le même temps, nous disposons d’opportunités considérables, avec de nouveaux outils prometteurs susceptibles de changer la trajectoire de l’épidémie de VIH ».

Bien que l’ampleur totale de l’impact des réductions de l’aide étrangère soit encore en cours d’évaluation, l’OMS estime que l’accès aux traitements antirétroviraux a considérablement diminué. 

Selon des données d’octobre 2025 de la Coalition pour la promotion d’un vaccin contre le sida, 2,5 millions de personnes qui utilisaient la PrEP en 2024 ont perdu cette année l’accès à leurs médicaments uniquement en raison des réductions des financements des donateurs. Selon l’agence sanitaire de l’ONU, de telles perturbations pourraient avoir des conséquences considérables sur la riposte mondiale au VIH, compromettant les efforts visant à mettre fin au sida d’ici 2030.

L’OMS a préqualifié le lénacapavir pour la prévention du VIH le 6 octobre 2025, suivi par des autorisations réglementaires nationales qui amélioreront l’accès en Afrique du Sud (le 27 octobre), au Zimbabwe (le 27 novembre) et en Zambie (le 4 novembre). L’OMS travaille également en étroite collaboration avec des partenaires tels que la Fondation Gates, le Fonds mondial de lutte contre le sida et Unitaid afin de permettre un accès abordable au  lénacapavir dans les pays.

La riposte au VIH à la croisée des chemins

Après des décennies de progrès, la riposte au VIH se trouve à la croisée des chemins.

En 2024 :

  • Les efforts de prévention du VIH ont stagné, avec 1,3 million de nouvelles infections. Plus de 40,8 millions de personnes vivaient avec le VIH dont 630.000 décès.
  • Les données de l’ONUSIDA révèlent que près de la moitié (49 %) des nouvelles infections au VIH ont notamment touché les travailleurs du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les femmes transgenres et les personnes qui s’injectent des drogues – et leurs partenaires sexuels.
  • Alors que les travailleurs du sexe et les femmes transgenres sont exposés à un risque 17 fois plus élevé de contracter le VIH, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont exposés à un risque 18 fois plus élevé et les consommateurs de drogues injectables à un risque 34 fois plus élevé.

Malgré les revers financiers, l’OMS soutient que la résilience et le leadership des communautés ouvrent clairement la voie à suivre. « En renforçant les systèmes de santé, en augmentant les investissements nationaux et en protégeant les droits humains, les pays peuvent préserver les acquis et veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte ».

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