La poursuite réclamait initialement dix ans de prison, ramenés à une proposition de huit ans, tandis que la défense plaidait pour une peine symbolique, sous forme de travaux communautaires, ou à défaut une brève incarcération de 90 jours.
MONTRÉAL, 1er oct. 2025 (Rezo Nòdwès) — La justice canadienne a condamné mercredi à cinq ans de prison Gérald Nicolas, 54 ans, citoyen de Lévis d’origine haïtienne, déclaré coupable par un jury d’avoir planifié et facilité une activité terroriste en Haïti.
Le juge Louis Dionne, de la Cour supérieure, a retenu que l’accusé avait quitté le Canada pour favoriser la préparation d’une action armée et avait diffusé, sur les réseaux sociaux, des appels explicites au renversement du gouvernement haïtien. La peine comprend deux ans pour le départ à l’étranger en vue de commettre un acte terroriste et trois ans pour facilitation d’activité terroriste.
Au cours du procès de trois semaines, la Couronne a démontré que Nicolas avait effectué plusieurs voyages en République dominicaine et en Haïti et expédié du matériel logistique, dont des tentes et une génératrice, tout en appelant sur sa page « Diaspora en croisade » à la rébellion armée. Le magistrat a estimé que ces publications, diffusées à grande échelle, constituaient un facteur aggravant.
La défense avait plaidé pour une peine non privative de liberté ou un court séjour en détention, estimant que l’accusé cherchait seulement à soutenir son pays d’origine. Mais la Couronne avait recommandé une peine d’au moins huit ans. Le tribunal a tranché pour une sanction médiane de cinq ans, tout en rappelant que chaque infraction était passible de 14 ans d’emprisonnement.
À l’énoncé du jugement, Nicolas a déclaré n’avoir jamais eu l’intention de mener une action terroriste, affirmant « ne pas être un homme méchant » et revendiquant avoir agi pour « donner une voix à son peuple ». Ses propos en ligne, évoquant une « révolution armée, sanglante et sans pitié », ont toutefois été rappelés par le juge comme incompatibles avec sa défense.
