1 octobre 2025
ONU : « Fighting back against the gangs: What is Haiti’s new UN-backed force? »
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ONU : « Fighting back against the gangs: What is Haiti’s new UN-backed force? »

Lutte contre les gangs en Haïti : quelle est la nouvelle force des Nations Unies ?

Fighting back against the gangs: What is Haiti’s new UN-backed force? | UN News

Par Daniel Dickinson – 1er octobre 2025, Paix et Sécurité

Alors que les gangs en Haïti continuent d’étendre leur emprise territoriale et de terroriser la population sans relâche, le Conseil de sécurité des Nations Unies a décidé d’agir avec fermeté en autorisant une nouvelle mission multinationale. Celle-ci vise à répondre à la violence persistante et à la crise multidimensionnelle que traverse le pays.

Qu’est-ce que la GSF ?

La Gang Suppression Force (GSF) constitue une mission multinationale nouvellement approuvée par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Dotée d’un mandat de douze mois, elle devrait compter 5 550 agents appuyés par 50 civils et travaillera en étroite collaboration avec les autorités haïtiennes pour neutraliser les gangs, sécuriser les infrastructures vitales et faciliter l’accès humanitaire. Son objectif principal est de protéger les populations vulnérables contre l’escalade des violences et de prévenir les déplacements forcés qui en résultent. La résolution, coparrainée par le Panama et les États-Unis, traduit l’urgence ressentie par la communauté internationale face à la dégradation de la situation.

Quels sont ses objectifs ?

La mission se concentre sur des opérations de renseignement destinées à démanteler les groupes armés, sécuriser les infrastructures essentielles, garantir l’acheminement de l’aide humanitaire et protéger la population civile. Elle collaborera avec la Police nationale d’Haïti, dans la perspective de renforcer ses capacités afin qu’elle puisse à terme assumer seule la responsabilité de la sécurité nationale. Un bureau d’appui des Nations Unies sera créé pour fournir un soutien logistique et opérationnel. L’ambition affichée dépasse la seule sécurité immédiate : il s’agit de consolider les institutions et de créer les conditions d’une paix durable et d’un développement à long terme.

Quelle rupture avec la mission précédente ?

La GSF succède à la mission Multinational Security Support (MSS), conduite par le Kenya. Cette dernière, lancée en octobre 2023, visait à soutenir la Police nationale avec des moyens limités et n’a jamais atteint l’effectif prévu de 2 500 agents. Faiblement financée, elle a été largement jugée inefficace. En comparaison, la GSF se veut plus robuste, dotée de moyens élargis et d’un mandat plus large.

Pourquoi une telle force est-elle jugée nécessaire ?

La situation sécuritaire en Haïti atteint un niveau inédit. Les estimations indiquent que les gangs contrôlent désormais jusqu’à 90 % de la capitale, Port-au-Prince, bloquant les axes routiers, attaquant des infrastructures stratégiques et multipliant enlèvements, viols et assassinats. Rien qu’en 2024, plus de 5 600 personnes ont été tuées. Depuis mars 2025, la violence s’est propagée dans des départements jusque-là épargnés, tels que l’Artibonite et le Centre, où respectivement 92 000 et 147 000 personnes ont été déplacées. Au total, plus de 1,3 million d’Haïtiens ont été contraints de fuir, tandis que les services essentiels comme la santé et la distribution alimentaire s’effondrent. La Police nationale, sous-équipée et débordée, demeure incapable de répondre efficacement.

Pourquoi Haïti ne peut-il pas gérer seul cette crise ?

L’incapacité d’Haïti à surmonter la crise s’explique par l’effondrement des institutions, le manque criant de ressources policières et l’ampleur de la violence. Les gangs ont instauré une véritable gouvernance criminelle, recrutant des enfants et tirant profit du trafic d’armes et de drogues. L’ONU rappelle que l’impunité, la corruption et la défaillance institutionnelle alimentent cette spirale d’insécurité.

La GSF peut-elle résoudre la crise haïtienne ?

Les responsables onusiens insistent : la sécurité, à elle seule, ne saurait suffire. Haïti affronte une crise multiple : besoins humanitaires croissants, aggravés par l’insécurité et les catastrophes naturelles, effondrement économique, pauvreté généralisée et vacance institutionnelle depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021. Sans gouvernance démocratique et sans réforme institutionnelle, la GSF ne pourra qu’apporter un soulagement partiel. L’action internationale doit donc s’articuler avec une stratégie globale de réforme politique, de soutien humanitaire et de développement durable.

Quand la mission commencera-t-elle ?

La GSF devrait entrer en fonction immédiatement après l’expiration du mandat de la MSS, le 2 octobre 2025. Toutefois, la constitution de la force, l’atteinte de son effectif cible et la mise en place du bureau d’appui nécessiteront du temps. Les contributions financières et humaines reposeront principalement sur des engagements volontaires des États membres, dont l’identité reste encore à préciser.

En définitive, la GSF apparaît comme une mesure nécessaire mais insuffisante : elle doit s’inscrire dans une démarche plus large visant à restaurer la légitimité politique et institutionnelle d’Haïti.

source: ONU

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