NATIONS UNIES, 22 septembre 2025
États-Unis plaident pour une force élargie en Haïti, le Kenya dénonce des véhicules « peu fiables »
Les États-Unis ont exhorté lundi, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, à élargir la mission multinationale de sécurité en Haïti (Multinational Security Support, MSS) dirigée par le Kenya, afin de contrer l’emprise croissante des gangs armés sur la capitale Port-au-Prince. Washington et Panama ont présenté un projet de résolution visant à transformer la MSS en une « Force de suppression des gangs », avec un mandat élargi, un bureau de terrain onusien et une structure de commandement intégrant les pays contributeurs, les États-Unis et le Canada.
Ruto : « Des véhicules d’occasion qui tombent en panne »
Le président kényan William Ruto a déploré que la MSS n’opère qu’à 40 % de ses effectifs prévus (environ 2 500 agents) en raison de difficultés logistiques. Selon lui, les véhicules fournis par les États-Unis, souvent d’occasion, tombent fréquemment en panne sur le terrain, exposant les troupes à des dangers majeurs dans un environnement marqué par l’insécurité. « Il est impossible de demander à nos forces de protéger la population haïtienne avec un matériel aussi peu fiable », a insisté M. Ruto.
Un mandat à renouveler d’ici octobre.
Le mandat actuel de la MSS expire le 2 octobre 2025. Le vote au Conseil de sécurité sera décisif pour prolonger ou redéfinir l’opération. Le projet de résolution porté par Washington souligne la nécessité de renforcer les capacités opérationnelles et d’élargir le contingent afin de faire face à la détérioration rapide de la situation sécuritaire.
Près de 1,3 million de personnes sont déplacées internes et la crise alimentaire atteint un niveau alarmant. Les gangs contrôlent de larges portions de Port-au-Prince et des routes stratégiques restent fermées. Le président du Conseil présidentiel de transition, Laurent Saint-Cyr, a réitéré devant l’ONU son appel à une intervention internationale robuste pour rétablir la sécurité et restaurer la circulation.
Nairobi conditionne sa participation.
Le Kenya a confirmé sa volonté de poursuivre son engagement en Haïti, mais M. Ruto a prévenu : sans correction des failles logistiques et sans appui matériel crédible, la mission ne pourra pas atteindre ses objectifs.
