Au siège de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), à Paris, le vendredi 19 septembre 2025, le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance, a dressé un tableau inquiétant de la situation sociopolitique et sécuritaire d’Haïti à l’approche du 7 février 2026. À cette occasion, il a soumis à la secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, une proposition visant à faciliter un plan de sortie de crise.
À moins de cinq mois de la fin du mandat du Conseil présidentiel de transition (CPT), tout indique que les objectifs fixés ne seront pas atteints. Les principaux chantiers prévus dans l’Accord du 3 avril 2024 — le rétablissement de la sécurité, l’organisation des élections générales et la tenue d’un référendum constitutionnel — semblent condamnés à l’échec.
À l’approche du 7 février 2026, échéance cruciale pour la restauration de l’ordre constitutionnel en Haïti, les tractations se multiplient. Pierre Espérance se montre catégorique : le CPT est une page tournée. Il appelle à envisager une alternative pour l’ère post-CPT et propose à l’OIF de jouer un rôle de facilitateur dans un dialogue politique destiné à aborder les défis imminents. Selon lui, la transition « efficace, apaisée et ordonnée » annoncée dans la feuille de route du 3 avril 2024 est désormais vouée à l’échec.
À ce stade, le bilan du CPT est qualifié de désastreux. Les institutions publiques sont gangrenées par la corruption, l’insécurité sévit, les gangs armés imposent leur loi, les zones hors de contrôle de l’État s’étendent et le nombre de déplacés forcés a fortement augmenté. Pierre Espérance dénonce une gouvernance marquée par un système judiciaire qui entretient l’impunité. Sans une lutte acharnée contre la corruption normalisée et l’impunité institutionnalisée, le rétablissement de l’État de droit et de la sécurité restera illusoire.
Hervé Noël
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