Les séries de mobilisation entamées par des militants armés de Raboteau pour exiger le remplacement du commissaire divisionnaire Ader Jacques à la tête de la Direction départementale de la Police dans l’Artibonite mettent à mal la lutte contre la suprématie des gangs «Kokorat san ras» et «Gran-Grif», selon des observateurs.
Des bandits du gang «Kokorat san ras» ont mis à feu la localité «Kapanyen», dans la commune de l’Estère. Dans la nuit du dimanche, ils ont vandalisé et incendié plusieurs maisons avant de proférer des menaces contre le nommé Wilguens Joseph, visé pour avoir organisé la résistance dans la zone. Aucune intervention de la police, en effectif réduit à l’Estère, pour mettre en déroute les bandits, rapporte un paysan, frustré par la répartition disproportionnée des agents de l’ordre dans le département de l’Artibonite.
Des médias locaux évoquent des dégâts considérables enregistrés dans le secteur agricole. Plusieurs moulins et autres infrastructures de transformation du riz sont partis dans les flammes. S’il est vrai qu’aucune perte en vies humaines n’est à déplorer, néanmoins la configuration physique de la commune de l’Estère a été fortement endommagée. Aux premières détonations, les familles ont eu le temps de prendre la fuite, raconte un notable la voix cassée.
Confortables dans leur crime, les criminels de «Kokorat san ras» s’affichent en maîtres des lieux jusqu’à exposer leurs arsenal. Plus d’une dizaine de fusils de guerre ont été exposés par le caïd «Benji», selon les images disponibles. Il menace de faire répandre la violence dans la communauté dans l’éventualité d’une riposte des forces de sécurité et des groupes d’autodéfense.
En ce qui concerne la situation tendue aux Gonaives relative à la mobilisation pour obtenir le remplacement du commissaire divisionnaire Ader Jacques, chef de la chaîne de commandement de la PNH dans l’Artibonite, des citoyens ont manifesté dimanche pour exprimer leur opposition au départ de directeur départemental de la police. Ils réclament la création d’une juridiction policière dans le Bas-Artibonite afin de maintenir la présence d’Ader Jacques dans l’Artibonite.
Hervé Noël