Des images devenues virales montrent des gangs envahissant un site stratégique de l’OFNAC à Kenscoff. Pourtant, malgré leurs menaces, aucune action n’a suivi : le gouvernement a opté pour la négociation. Officiellement, on évoque une lutte sans relâche contre les groupes armés, avec des primes de plusieurs millions de gourdes annoncées sur leur tête ; en réalité, l’État discute avec eux. Ainsi s’écrit, dans toute sa contradiction, la République d’Haïti.
Une véritable désillusion pour un pouvoir qui se targue de combattre les gangs armés, mais qui, en réalité, négocierait avec eux afin de récupérer des sites stratégiques utilisés pour exercer du chantage, estime Jean Wilner Joseph.
L’ancien candidat à la députation de Kenscoff rejette l’idée selon laquelle le site de Téléco aurait été repris par une opération musclée des unités spécialisées de la Police nationale d’Haïti (PNH). Selon lui, les bandits ont simplement été payés pour abandonner les lieux qu’ils occupaient depuis mardi dernier. Intervenant lundi sur les ondes de Radio Kiskeya, il a mis en doute l’authenticité des images diffusées par la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), lesquelles visaient à justifier les dégâts causés lors d’une intervention conjointe de plusieurs corps armés.
Jean Wilner Joseph rapporte que le « Team Réaction 4 », fidèle au nouveau directeur général de la PNH, Jonas Vladimir Paraison, est entré à Kenscoff dans la nuit de lundi, après l’abandon du site par les gangs terroristes. Selon lui, ces derniers envisageaient de détruire le site plutôt que de le céder aux autorités par la force. Les ultimatums lancés par « Viv Ansanm » étaient connus : soit négocier leur départ, soit incendier les installations. Il dénonce à ce sujet une manipulation orchestrée par le gouvernement pour travestir la réalité des faits.
Un calme relatif règne désormais à Obléon, Furcy et Morne-Tranchant. Toutefois, Jean Wilner Joseph appelle les autorités de transition à engager de véritables négociations afin de permettre le retour des déplacés forcés dans leurs quartiers, soulignant l’incapacité des forces publiques à neutraliser durablement les groupes armés.
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