Alors que Washington attribue un « A+ » à certains membres de l’exécutif collégial haïtien, saluant leur prise de distance à l’égard des pratiques de corruption ainsi que leur engagement en matière de sécurité et de bonne gouvernance, le Dr Josué Renaud, directeur de l’organisation de défense des droits humains NEHRO, déplore une « dissonance flagrante entre ces appréciations diplomatiques et la réalité du terrain ».
Analyste reconnu des dynamiques haïtiennes, Renaud estime que la violence persistante exercée par les gangs armés contredit toute prétention à un rétablissement rapide de l’ordre. Selon lui, les actes de terreur se sont intensifiés dès les premiers jours d’août, marquant une reprise brutale des exactions contre la population civile.
Dans la nuit du 2 au 3 août, neuf employés de l’orphelinat Sainte-Hélène — parmi lesquels un ressortissant étranger dont la nationalité n’a pas encore été précisée — ont été enlevés à Kenscoff par un groupe armé, a confirmé à Rezo Nodwes une source autorisée de la municipalité.
L’orphelinat Sainte-Hélène, administré par l’organisation internationale Nuestros Pequeños Hermanos (NPH), présente notamment au Mexique et en France, accueille plus de 240 enfants, selon son site officiel. Jadis réputée pour sa quiétude et prisée comme lieu de villégiature, la commune de Kenscoff est passée sous le contrôle de groupes criminels depuis environ quatre mois. Plusieurs véhicules de la Police nationale y ont été incendiés, et les bandes armées y maintiennent leur domination, réduisant à néant les tentatives sporadiques de reprise du territoire par les forces de l’ordre.
