4 octobre 2025
Plus de 60 organisations locales et internationales exhortent la France à verser des réparations à Haïti pour la « rançon de l’indépendance »
Acte de l'Indépendance d'Haiti Actualités Economie Justice Pages d'Histoire d'Haiti Société

Plus de 60 organisations locales et internationales exhortent la France à verser des réparations à Haïti pour la « rançon de l’indépendance »

Attention : Haïti ne dispose toujours pas d’un gouvernement légitimement élu pour assurer un tel suivi. Le régime de facto actuellement en place résulte d’une imposition internationale, à laquelle la France a activement participé.

PORT-AU-PRINCE, 30 juillet 2025 — Dans une lettre adressée au président Emmanuel Macron, plus de soixante organisations de défense des droits humains et de justice historique réclament des réparations financières à la France pour les lourds paiements imposés à Haïti après son indépendance en 1804. Ce tribut, qualifié de « rançon de l’indépendance », avait été exigé par Paris en 1825 en compensation des « pertes » subies par les colons, y compris la perte de personnes réduites en esclavage.

Selon les signataires — parmi lesquels figurent des groupes issus de la diaspora haïtienne, des organisations africaines et caribéennes ainsi que des associations américaines de justice réparatrice — cette dette historique a bloqué le développement économique d’Haïti sur plus d’un siècle. « La richesse extorquée sous la menace d’invasion militaire a freiné la croissance du PIB haïtien pendant des décennies, et entraîné un cycle de dépendance à l’aide étrangère et à l’endettement structurel qui perdure », dénoncent-ils. La lettre, datée du mardi 29 juillet, coïncide avec le bicentenaire de la première reconnaissance officielle du paiement par l’État haïtien.

En avril dernier, Emmanuel Macron avait annoncé la création d’une commission mixte franco-haïtienne composée d’historiens chargés d’examiner les conséquences de cette dette imposée. Toutefois, le chef de l’État français avait soigneusement évité toute mention explicite de réparations financières. Le ministre haïtien de la Culture et de la Communication, Patrick Delatour, a confirmé en mai que cette commission devait entamer ses travaux en juillet, dans le but affiché de « poser les bases » d’un processus réparatoire.

La pression ne vient pas uniquement de la société civile. La Communauté des Caraïbes (CARICOM) soutient activement la demande haïtienne et travaille de concert avec plusieurs pays africains à la mise en place d’un plaidoyer global pour des réparations liées à l’esclavage. Cette dynamique s’inscrit dans un mouvement plus large de remise en cause des héritages coloniaux et des inégalités systémiques qui en découlent.

Les revendications ne se limitent pas à un transfert financier. Les signataires appellent également à des investissements dans des programmes de développement durables en Haïti, incluant la santé publique, l’éducation, la culture, ainsi que l’annulation pure et simple de la dette publique actuelle du pays.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.