flashback, 28 juillet 2023
La démocratie et la mémoire d’un peuple sont des biens inestimables, qui ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de la vanité politique.

Le 28 juillet 2013 marquera à jamais une date troublante dans l’histoire d’Haïti. En organisant le Carnaval des fleurs à cette époque précise, le pouvoir Tèt Kale #1 de Martelly-Lamothe a fait preuve d’une logique perverse, remettant en scène des pratiques révolues et rejetées depuis des décennies par le peuple haïtien. L’instauration du Carnaval des fleurs à cette époque particulière de l’année par le pouvoir Martelly-Lamothe, est également lourd de symboles.
De manière ironique, le choix du 28 juillet pour instaurer le Carnaval des fleurs a été perçu comme une offense à la mémoire du débarquement des soldats étasuniens en Haïti, le 28 juillet 1915. Cette coïncidence malheureuse a été interprétée comme un manque de respect envers les souffrances passées du peuple haïtien et une tentative de détourner l’attention des vrais enjeux du pays entamant sa descente aux enfers avec le saignement des fonds Petro Caribe.
Dans une triste réminiscence du régime dictatorial des Duvalier, des vieilles pratiques désavouées ont été réanimées par les Tèt Kale #1, 2 et 3, portant atteinte à la mémoire collective et aux principes démocratiques chèrement acquis par le peuple haïtien. Pire encore, le régime Tèt Kale 1 PHTK (2011-2015) s’est auto-proclamé chef suprême de la nation, ambitionnant de former un corps armé parallèle dénommé « le polis » à la manière des tontons macoutes, symbole d’oppression et de répression.
D’autres gestes du gouvernement Martelly-Lamothe – ce dernier est tombé en disgrâce – ont également été évoqués dans la presse indépendante en 2013, suscitant l’inquiétude de certains observateurs. La célébration de l’anniversaire de l’accession au pouvoir de Martelly le 14 mai et son auto-proclamation de chef suprême de la nation – un bandit légal – ont été perçues comme des signes d’autoritarisme révélé au grand jour en 2023, avec Ariel Henry.
Dans le même temps, l’absence de réaction de Dr. Ariel Henry, qui était recommandé pour le poste de Premier ministre sous le régime Tet Kale #2, à l’occasion du 108e anniversaire du débarquement des marines, a été relevée. Certains ont souligné que cela aurait été une occasion pour lui, s’il avait un brin de patriotisme dans son sang, de témoigner de l’attachement au passé de son pays et d’exprimer une sensibilité envers les souffrances historiques du peuple haïtien.
Dans ce contexte trouble, le 28 juillet 2023 a été marqué par l’inaction du régime Tet Kale #3 au sein duquel André Michel, l’ex-activiste politique fait son beurre. En cette occasion du 108e anniversaire du débarquement des marines, le silence du gouvernement est assourdissant, laissant planer le doute quant à ses intentions et à sa volonté de préserver la mémoire collective du peuple haïtien en arrivant à lui offrir des élections « justes et parfaites ».
L’histoire d’Haïti est tissée de luttes et de sacrifices, et il est de notre devoir à nous tous, mis à part les descendants de Conzé, de protéger la démocratie et de ne pas laisser les ambitions politiques éphémères saboter la mémoire d’un peuple qui mérite un avenir meilleur. Le respect de notre passé et de nos principes fondamentaux est essentiel pour bâtir un avenir solide et prospère pour Haïti et ses citoyens.
cba
