1. La sécurité, entre bilan mitigé et nouveau pari
La fin de la mission kenyane (MMSS) illustre une vérité embarrassante : de grandes annonces, mais une exécution faible. Moins de 1 000 agents déployés au lieu de 2 500, des problèmes logistiques, et une violence des gangs qui n’a pas reculé. L’ONU a donc tenté de corriger le tir avec une nouvelle Force de suppression des gangs (GSF), cette fois-ci dotée d’un mandat clair pour arrêter et neutraliser. On sent ici une fuite en avant : chaque mission remplace la précédente, sans qu’Haïti ne reprenne vraiment la main sur sa sécurité.
2. Gouvernance et responsabilité politique
Le Premier ministre de facto Alix Didier Fils-Aimé salue la nouvelle résolution de l’ONU, mais le contraste saute aux yeux : c’est encore une instance internationale qui dicte le tempo. La PNH, dirigée par un intérimaire, reste fragilisée. Dans ce vide institutionnel, la dépendance à des forces extérieures devient un aveu d’impuissance — ou de résignation.
3. Éducation : un choix réformateur dans la tempête
Le MENFP, de son côté, annonce une mesure forte : plus de redoublement dans les trois premières années fondamentales. L’intention est pédagogique et sociale : alléger le fardeau des familles et fluidifier le parcours scolaire. Mais ce geste se fait dans un pays où plusieurs lycées n’ont même pas de bâtiments sécurisés pour accueillir leurs élèves. Autrement dit, la réforme reste symbolique si elle ne s’accompagne pas de moyens matériels.
4. Une société prise entre urgence et avenir
Le 1er octobre 2025 résume bien la tension haïtienne : la sécurité occupe tout l’espace médiatique, mais l’éducation tente malgré tout d’ouvrir une brèche d’avenir. Entre un État contraint à improviser et une communauté internationale qui recycle ses missions, l’actualité ressemble à un carrefour où chaque décision paraît dictée par la crise plus que par une vision.