Artibonite. Trois policiers assassinés à Liancourt, les cadavres abandonnés au défi des gangs
Trois policiers haïtiens ont été brutalement exécutés à Liancourt, dans le département de l’Artibonite, alors qu’ils accomplissaient leur mission. Leurs cadavres, selon des sources locales, ont été exposés au carrefour menant vers Savien, un territoire sous plein contrôle des gangs terroristes.
Ces derniers défient désormais ouvertement les autorités en place de venir récupérer les corps, mettant à nu l’effondrement de l’autorité de l’État dans une région de plus en plus livrée à la loi des armes.
Plus de 24 heures après le drame, les cadavres des policiers jonchent encore le sol, dans un état de putréfaction avancée. Ce spectacle macabre rappelle cruellement l’attaque meurtrière de mars 2021 à Village-de-Dieu, où des policiers avaient été tués et leurs corps laissés aux mains des bandits sans que la police ne puisse les récupérer.
L’incapacité des gouvernements successifs à reprendre le contrôle de certaines zones s’affirme comme un motif récurrent, notamment dans la plaine de l’Artibonite, théâtre régulier de telles humiliations infligées aux forces de l’ordre.
Face à cette situation alarmante, le gouvernement haïtien, fidèle à sa stratégie de communication, s’est contenté d’un communiqué officiel exprimant sa « profonde consternation ». Mais sur le terrain, aucune action concrète ne semble engagée. Les territoires perdus s’accumulent, la violence s’installe, et l’État continue de reculer, laissant les familles des policiers et la population entière face à un vide sécuritaire toujours plus béant.
