7 octobre 2025
Haïti « Do Not Travel »: le Département d’État publie son avertissement le lendemain de la visite de Fils-Aimé
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Haïti « Do Not Travel »: le Département d’État publie son avertissement le lendemain de la visite de Fils-Aimé

« There is widespread violent crime and organized crime in the country, and local law enforcement has limited ability to respond to serious crimes. Violent crime is rampant in Haiti, especially in Port-au-Prince, where the expansion of gang, organized crime, and terrorist activity has led to widespread violence, kidnappings, and sexual assault. The escalation of clashes between armed groups has led to a rise in sporadic gunfire incidents. There is a substantial risk of being struck by stray bullets, even for individuals not directly involved in the violence, » the travel advisory warns

Alors que la saison estivale bat son plein aux États-Unis et que nombre de citoyens américains s’apprêtent à voyager à l’étranger, le Département d’État américain vient d’émettre, ce mardi 15 juillet, une alerte de niveau 4 pour Haïti — le plus élevé de son système de classification — déconseillant formellement tout déplacement vers ce pays des Caraïbes. Cette mise en garde, classée sous la mention « Do Not Travel », fait suite à une dégradation continue des conditions de sécurité, marquée par la généralisation des enlèvements, la recrudescence des violences criminelles et armées, la montée du terrorisme localisé, et l’effondrement des infrastructures sanitaires.

Moins de vingt-quatre heures après une rencontre entre le Premier ministre de facto, le sous-secrétaire d’État américain, Christopher Landau et M. Alix Didier Fils-Aimé, — rencontre au cours de laquelle ce dernier avait affirmé, une fois de plus, l’engagement de son gouvernement de doublure en faveur d’élections « crédibles » et « libres » en Haïti — le Département d’État publiait un avis de sécurité classant le pays au niveau 4, soit le plus élevé dans sa grille d’alerte, recommandant formellement à tous les citoyens américains de s’abstenir de voyager en Haïti. Ce communiqué invoque la prolifération des enlèvements, les violences armées, l’instabilité chronique, et l’impuissance des autorités locales à répondre aux urgences. Tandis que ce durcissement diplomatique marque un désaveu indirect à la gouvernance actuelle, M. Fils-Aimé poursuit son séjour aux États-Unis, apparaissant aux côtés de figures politiques locales, sans qu’aucune conséquence tangible ne semble découler de cette dissonance entre discours diplomatique et réalité sécuritaire.

Le Département d’État précise que cette alerte s’explique par les risques particulièrement élevés d’enlèvements, de criminalité violente, d’activités terroristes et de troubles civils. Haïti est en état d’urgence permanent depuis mars 2024, et les crimes impliquant des armes à feu sont devenus monnaie courante, incluant des cas de vols à main armée, de détournements de véhicules, d’agressions sexuelles et de prises d’otages à des fins de rançon. L’avertissement officiel souligne que plusieurs citoyens américains ont été blessés ou tués, tandis que leurs familles ont dû verser des dizaines, voire des centaines de milliers de dollars pour obtenir leur libération.

Outre les risques liés aux enlèvements, les autorités américaines insistent sur la montée en flèche de la criminalité organisée et des actes terroristes dans plusieurs zones du territoire, particulièrement dans la capitale, Port-au-Prince. La situation sécuritaire y est jugée hors de contrôle, avec une multiplication des affrontements entre groupes armés rivaux, une extension des zones de non-droit, et des épisodes réguliers de tirs sporadiques, exposant même les non-combattants à des balles perdues. Certains gangs actifs sont désormais qualifiés d’organisations terroristes, aggravant la perception d’un effondrement de l’ordre public.

Les capacités de réponse des autorités locales sont, selon Washington, extrêmement limitées. Les forces de l’ordre haïtiennes, tout comme les services d’urgence, ne disposent ni des ressources humaines ni des moyens matériels nécessaires pour faire face aux situations de crise. Les pénuries de carburant, d’électricité, de médicaments et de fournitures médicales sont généralisées à travers le pays. Quant aux hôpitaux publics et privés, ils souffrent à la fois d’un manque de personnel qualifié et d’un déficit structurel de ressources de base. Les établissements médicaux exigent par ailleurs des paiements en espèces, à l’avance, pour toute intervention, même en cas d’urgence vitale.

Le Département d’État rappelle que son gouvernement ne peut offrir qu’une assistance très limitée à ses ressortissants présents sur le territoire haïtien. Face à l’effondrement quasi-total de l’État de droit, à la circulation incontrôlée des armes, à la paralysie des institutions publiques, et à la violence endémique, l’appel est sans équivoque : aucun citoyen américain ne devrait se rendre en Haïti, pour quelque motif que ce soit.

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