7 octobre 2025
Burkina Faso : la junte arrête des membres d’une ONG pour « espionnage »
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Burkina Faso : la junte arrête des membres d’une ONG pour « espionnage »

La tension s’accentue au Burkina Faso entre le pouvoir militaire et les acteurs humanitaires. Mardi, le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a annoncé l’arrestation de huit responsables de l’ONG INSO, spécialisée dans la sécurité des organisations humanitaires. Parmi eux figurent trois ressortissants européens — un Français, une Franco-sénégalaise et un Tchèque — ainsi que cinq Africains, dont quatre Burkinabè et un Malien.

Les autorités accusent l’ONG, basée à La Haye, de s’être livrée à des activités « d’espionnage et de trahison ». Déjà suspendue depuis le 31 juillet pour « collecte illégale de données sensibles », INSO aurait poursuivi ses activités en marge de l’interdiction, notamment via des réunions et des échanges d’informations jugées préjudiciables à la sécurité nationale. Le directeur général adjoint de l’organisation aurait même séjourné à Ouagadougou en septembre malgré la suspension.

Cette affaire s’inscrit dans un climat politique tendu. Depuis son arrivée au pouvoir par un coup d’État en 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a renforcé sa ligne de rupture avec l’Occident, accusant régulièrement la France et d’autres partenaires de tentatives de déstabilisation. Dans un pays en proie aux attaques djihadistes, les relations entre la junte et les ONG apparaissent de plus en plus fragiles, tandis que la société civile et la communauté internationale observent avec inquiétude la répression croissante du pouvoir.

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