Le parquet brésilien a officiellement requis, mardi, la condamnation de l’ex-président Jair Bolsonaro pour « coup d’État » et « tentative d’abolition de l’État démocratique », dans une affaire explosive aux répercussions internationales. L’ancien chef d’État d’extrême droite est accusé d’avoir orchestré, avec sept de ses collaborateurs, une conspiration destinée à le maintenir au pouvoir après sa défaite électorale de 2022 face à Luiz Inacio Lula da Silva.
Le procureur général dénonce l’existence d’une « organisation criminelle armée » qui aurait tenté de « perturber violemment l’ordre démocratique », notamment en manipulant des institutions publiques à des fins autoritaires. Bolsonaro, qui risque jusqu’à 40 ans de prison, nie toute implication et évoque une « persécution politique » visant à l’écarter de la présidentielle de 2026.
Ce procès hautement sensible a déjà provoqué une crise diplomatique entre le Brésil et les États-Unis. Soutien affiché de Bolsonaro, Donald Trump a dénoncé une « chasse aux sorcières » et annoncé une hausse tarifaire de 50 % sur les importations brésiliennes dès le 1er août.
Washington s’en est également pris au juge Alexandre de Moraes, chargé du dossier, pour ses sanctions contre certaines plateformes américaines. Lula a réagi en dénonçant l’ingérence étrangère dans les affaires judiciaires brésiliennes, tout en annonçant d’éventuelles mesures de rétorsion commerciale.
Alors que le procès touche à sa phase décisive, le Brésil se retrouve à la croisée des chemins : entre défense de son ordre constitutionnel et tensions croissantes avec son principal partenaire commercial.

