Santé publique : Ottawa prend ses distances avec Washington
C’est une rupture assumée. Pour la première fois aussi clairement, Ottawa admet ne plus pouvoir s’appuyer sur les agences de santé américaines comme référence fiable. En cause : la politisation croissante de l’information scientifique aux États-Unis, notamment en matière de vaccination. « Je ne peux pas leur faire confiance comme partenaire fiable », tranche la ministre fédérale de la Santé, Marjorie Michel, dans son bilan de fin d’année.
Si la coopération demeure possible sur certains dossiers, le Canada entend désormais suivre sa propre voie, surtout face aux reculs observés chez son voisin. Sous l’administration Trump, les institutions sanitaires américaines ont été profondément remodelées : budgets amputés, données contestées, recommandations vaccinales remises en question. L’arrivée de Robert F. Kennedy Jr., figure antivaccin notoire, à la tête du département de la Santé, a accentué les inquiétudes.
Résultat : désinformation, perte de crédibilité des CDC et fragilisation de la réponse aux maladies transmissibles. Le Canada, lui-même confronté au retour de la rougeole, veut éviter la contagion idéologique. En octobre, toutes les provinces ont réaffirmé l’importance centrale de la vaccination, un signal politique fort.
Pour Ottawa, l’enjeu est clair : restaurer la confiance, protéger la science et bâtir des alliances avec des partenaires partageant les mêmes valeurs. Une ligne de fracture sanitaire se dessine en Amérique du Nord.

