Fils-Aime est probablement le seul dirigeant au monde à arriver aux États-Unis alors que plus d’un demi-million de ses concitoyens ont reçu l’ordre de quitter le pays. Est-il venu egalement renforcer le décret référendaire illégal contre les Haïtiens alors que la Constitution interdit un tel exercice ?
Le Premier ministre de facto, Didier Fils-Aimé, accompagné de Mario Andresol, le secrétaire d’État à la sécurité qui a disparu de la scène au moment où Haïti s’effondre, a entamé vendredi une mission de trois jours aux États-Unis.
L’objectif officiel de ce voyage reste flou, seuls des entretiens avec les autorités américaines ayant été mentionnés. Aucune conférence de presse ou déclaration officielle n’a été programmée à l’avance, ce qui renforce le manque de clarté qui entoure cette initiative diplomatique.
Ce voyage intervient à un moment où la crise sécuritaire s’aggrave en Haïti. Depuis l’entrée en fonction de Fils-Aimé et d’Andresol, aucun territoire contrôlé par des groupes armés n’a été repris, et la violence s’est même intensifiée.
Dans le même temps, des interrogations persistent sur la gestion de Fils-Aime, des fonds alloués à l’assistance à la PNH, alors même que son supérieur hiérarchique, Fritz Jean, évoque l’opacité de ces contrats.
Ce n’est pas la première fois qu’un membre de l’exécutif haïtien se rend à Washington avec un agenda flou : le conseiller Smith Augustin y avait déjà formulé une demande similaire sans effet tangible.