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128 enfants oubliés dans un orphelinat à Carrefour : silence d’État sur fond de crise humanitaire
Depuis le 15 mai 2025, les 128 enfants de l’Orphelinat Centre d’Accueil de Carrefour vivent sans accès régulier à la nourriture. Une situation de détresse absolue à laquelle ni les autorités locales ni les institutions gouvernementales n’ont apporté de réponse concrète. L’église Salvation of God, dirigée par le Rev. pasteur Malory Laurent, a lancé un appel pressant à ses milliers de fidèles pour contribuer à hauteur de 25 dollars par personne, dans l’espoir d’éviter une catastrophe humanitaire à l’abri des regards médiatiques.
Dans cette commune de Carrefour totalement dépourvue de présence policière, où l’État est absent dans ses fonctions les plus élémentaires, la vulnérabilité des enfants s’aggrave. Le silence du gouvernement dirigé par le Premier ministre de facto Alix Didier Fils-Aimé suscite l’indignation. Ce dernier, pourtant focalisé sur la mise en œuvre opaque d’un référendum controversé, parait ignorer délibérément la détresse des plus fragiles, alors même que Carrefour ne compte aucun agent de la Police nationale d’Haïti pour assurer la sécurité ou l’encadrement des populations.
En toile de fond, une querelle publique oppose le président du Conseil présidentiel de transition, Fritz Alphonse Jean, à son chef de gouvernement Fils-Aimé, notamment sur la gestion des fonds liés à la manutention des matériels destinés aux forces de l’ordre. L’implication directe du secteur privé dans la gestion discrétionnaire de ces fonds, sans mécanisme de transparence, accentue le climat de défiance. Pendant que les ambitions politiques occupent l’espace public, 128 enfants à Carrefour restent invisibles aux yeux de l’État haïtien.
