L’organisation de la société civile Éveil du Grand Sud (EGS), légalement reconnue par l’État haïtien, exprime sa ferme opposition au projet de nouvelle constitution rendu public en mai 2025. Dans une déclaration signée à Paillant le 21 juin, les dirigeants d’EGS dénoncent une initiative inconstitutionnelle, illégitime et contraire aux intérêts nationaux.
L’organisation insiste sur le fait que toute modification à la Constitution de 1987 doit impérativement respecter le cadre juridique existant, ce que l’avant-projet viole de manière flagrante. Elle rappelle que tout acteur participant à une telle entreprise pourrait être poursuivi pour haute trahison, infraction passible de travaux forcés à perpétuité.
EGS critique également l’absence de légitimité démocratique du Conseil présidentiel de transition (CPT) à initier un tel changement sans consultation populaire à l’échelle communale. La société civile estime que ce projet contourne les principes élémentaires de la gouvernance participative et sabote toute possibilité de réforme crédible.
En matière de décentralisation, l’organisation déplore une vision incohérente : loin de favoriser le développement local, le texte crée un morcellement territorial risqué, sans étude préalable, ni garantie de viabilité institutionnelle.
Enfin, l’EGS pointe l’oubli manifeste des droits politiques de la diaspora haïtienne, toujours exclue de la représentativité politique. En conséquence, l’organisation appelle à un large front de résistance citoyenne contre ce qu’elle considère comme une imposture juridique et politique. Elle invite la population à se mobiliser et à voter massivement NON si un référendum était imposé, en violation de la Constitution en vigueur.
