Une nouvelle étape dans la régulation des réseaux sociaux pourrait voir le jour : l’âge légal d’accès à TikTok et autres plateformes pourrait être relevé à 15 ans dans l’Union européenne. La ministre française chargée du Numérique, Clara Chappaz, a exprimé jeudi à l’Assemblée nationale sa volonté d’agir « dans les trois mois », à défaut de quoi la France légiférera unilatéralement.
Cette prise de position intervient dans un contexte tendu : le meurtre récent d’une surveillante par un collégien de 14 ans a ravivé les inquiétudes sur les effets néfastes des réseaux sur les adolescents. Emmanuel Macron a d’ailleurs réaffirmé son engagement à interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans si l’Europe ne bouge pas rapidement.
Aujourd’hui, si les plateformes fixent l’âge minimum à 13 ans, près d’un enfant sur deux âgé de 11 à 12 ans y est déjà actif, selon l’Arcom. Les risques de cyberharcèlement, addiction, troubles de l’image corporelle et exposition à des discours haineux préoccupent de plus en plus parents, experts et décideurs politiques.
Plusieurs États membres – dont la France, la Grèce et l’Espagne – poussent pour un encadrement plus strict par Bruxelles. L’idée d’un système de vérification d’âge harmonisé au niveau européen gagne du terrain, bien que la mise en œuvre reste complexe. Le Digital Services Act (DSA) en vigueur impose la responsabilité aux plateformes, mais Meta milite pour que la vérification incombe aux boutiques d’applications, un transfert que Google et Apple refusent pour l’instant.
La question est désormais politique autant que technique. L’Europe parviendra-t-elle à imposer un seuil unique ? Ou verra-t-on émerger des régulations nationales divergentes ?