La commune de Gros-Morne est sous le choc. Après plus d’une semaine de séquestration, l’entrepreneur Élie Limage, 84 ans, a été exécuté ce lundi à proximité de son domicile par le gang criminel « Kokorat san ras », déplore l’agent exécutif intérimaire Hubert Cénéac. Un acte brutal qui a profondément bouleversé la communauté.
Propriétaire de l’hôtel Beau-Rivage, Élie Limage a été enlevé en compagnie de son chauffeur et d’un autre homme d’affaires, à l’intérieur même de son entreprise. Selon M. Cénéac, les ravisseurs ont conduit l’octogénaire près de sa maison pour l’abattre froidement, sous les yeux de membres de sa famille et de passants. Le gang aurait saisi ses deux véhicules et exigé plusieurs milliers de dollars américains en échange de sa libération.
Alors que les familles des deux autres otages poursuivent les négociations avec les ravisseurs, décrits comme intransigeants, le maire intérimaire fustige l’inaction de la Direction départementale de l’Artibonite (DDA/PNH), en particulier celle du commissaire divisionnaire Kalerbe Exantus, malgré les nombreux appels lancés pour neutraliser le groupe armé.
Élie Limage, nostalgique de son pays, avait quitté le Canada pour revenir investir dans sa commune natale. Engagé dans les secteurs de l’hôtellerie et de l’immobilier, il avait contribué à la création d’emplois dans une région peu soutenue par l’investissement privé. Son assassinat, qualifié de crime odieux, soulève l’indignation des acteurs économiques locaux qui réclament une intervention urgente et efficace des forces de l’ordre.
« Cette exécution sommaire doit réveiller les consciences endormies et forcer les autorités à agir fermement contre les criminels », conclut M. Cénéac.
Hervé Noël
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