Localisé par des drones de la Police nationale d’Haïti (PNH) alors qu’il prenait la fuite avec ses acolytes, le chef du gang « Kraze Baryè », Vitelhomme Innocent, n’a pas été visé par des drones kamikazes, bien qu’il ait été repéré à Dumay, une localité pratiquement désertée par ses habitants.
De plus en plus d’observateurs s’interrogent sur la réelle volonté des autorités de transition de démanteler les gangs armés qui empoisonnent la vie des Port-au-Princiens depuis au moins cinq ans. Les images diffusées à la suite de l’échec de la capture du chef de gang, le samedi 7 juin 2025, renforcent le sentiment général d’un bluff derrière les annonces tapageuses du gouvernement sur la lutte contre la coalition « Viv ansanm ».
Selon les images captées par des drones, au milieu de tirs ayant visé son cortège, le caïd de « Kraze Baryè » et ses hommes ont pris la fuite à travers le lit d’une rivière pour échapper à la poursuite. En chemin, deux véhicules ont été abandonnés, permettant à la PNH de récupérer des armes et d’autres objets. Pour la énième fois, les forces de l’ordre ont échoué à neutraliser le chef de gang, malgré plus de deux semaines d’opérations intensives dans son fief à Pernier.
Concernant les drones kamikazes, leur usage semble inégal : tantôt intensif, tantôt absent. Cette variabilité offre aux bandits le temps de se mettre à l’abri ou d’anticiper les prochaines frappes. Les raids à Village-de-Dieu et Grand-Ravine, qui avaient suscité l’espoir d’un démantèlement définitif des gangs « 5 Segond » et « Ti Lapli », ont rapidement déçu.
Pourquoi renoncer à l’usage de drones kamikazes contre Vitelhomme Innocent alors qu’il se trouvait en posture de faiblesse ? Alors que la PNH multiplie les patrouilles et les incursions dans le fief de « Kraze Baryè », l’usage ciblé de drones explosifs ne serait-il pas une option plus efficace pour éradiquer ce groupe criminel ? Des questions pressantes soulevées par des observateurs avertis, dans un contexte où les criminels intensifient leurs assauts contre la population civile.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com