À Swanton, au Vermont, le chef des agents frontaliers américains, Robert Garcia, rêve d’infrastructures robustes entre le Québec et les États-Unis, semblables à celles qu’il a connues au Texas, le long de la frontière mexicaine. Dans une rare entrevue, il plaide pour une route de patrouille et une barrière physique afin de mieux contrôler le secteur de 475 km qu’il supervise.
Malgré l’absence de murs ou de clôtures barbelées, les agents de Swanton ont effectué plus de 19 000 interceptions en 2023-2024 — un record. Mais Garcia est convaincu que ce n’est qu’un début : « Le flux va reprendre, c’est cyclique. Il faut investir maintenant. »
Sans prôner un mur comme celui du Sud, il évoque des barrières routières pour empêcher les traversées illégales en voiture, de plus en plus fréquentes. Il aimerait aussi une route parallèle à la frontière, bien que le relief accidenté du Vermont et de New York en complique la mise en œuvre.
En attendant, la patrouille s’appuie sur des drones, des capteurs enfouis et des caméras cachées. Garcia reconnaît les efforts du Canada, qui investira 1,3 milliard pour la sécurité frontalière, mais estime que les ressources restent insuffisantes : « Les groupes criminels savent où sont nos failles. »

