8 octobre 2025
Y a-t-il des mercenaires étrangers en Haïti ? Alix Fils-Aimé cyniquement détourne le regard, sans explication
Actualités Corruption Insécurité|Kidnapping PHTK autorise l'occupation du pays Société

Y a-t-il des mercenaires étrangers en Haïti ? Alix Fils-Aimé cyniquement détourne le regard, sans explication

L’Edito du Rezo

Aucune réponse, aucune gêne : Fils-Aimé esquive la question des mercenaires par la publication d’un communiqué laconique

Au lendemain de révélations du New York Times évoquant l’engagement de « mercenaires étrangers » dans la lutte contre lla violence « programmée » des gangs en Haïti, la réaction du Gouvernement « Made in Kingston by Caricom » ne s’est pas manifestée par la voie de la transparence ou du devoir d’explication, mais par la publication d’un communiqué dépourvu de toute substance informative, saturé d’images lustrées à vocation propagandiste.

Cette esthétique de la façade, digne des régimes autocratiques les plus théâtraux et prétentieux, évoque un pouvoir qui se confond avec son image et refuse de répondre aux principes élémentaires de redevabilité. La divergence est manifeste face aux requêtes explicites des organisations de défense des droits humains, dont la Fondation Je Klere (FJKL) et la New England Human Rights Organization (NEHRO), qui exigent un positionnement clair de l’État sur une question touchant à la souveraineté nationale. Pendant que les habitants de Gressier sont mobilisés de force par les gangs pour des travaux de nettoyage, le gouvernement se retranche dans le mutisme et l’autosatisfaction. Il donne ainsi la priorité à la mise en scène, au détriment de toute forme de responsabilité politique ou morale.

Ce refus obstiné de s’adresser à la nation sur une question aussi grave que l’éventuelle présence de forces paramilitaires étrangères s’accompagne d’un comportement institutionnel tout aussi inquiétant. Tandis qu’une crise multidimensionnelle frappe le pays, Alix Didier Fils-Aimé, haut responsable gouvernemental, choisit d’annoncer une visite à la base militaire de Clercy — opération de communication — tout en évitant soigneusement de se rendre au Champ de Mars, siège emblématique des Forces armées d’Haïti. Ce trajet soigneusement calculé manifeste une esquive assumée face à la réalité symbolique du pouvoir militaire national, en même temps qu’il trahit une volonté de contourner les lieux où s’impose la mémoire collective de l’État.

Une fois de plus, les responsables en place — dépourvus de toute investiture électorale et de fondement constitutionnel — continuent d’agir en marge des principes républicains comme s’ils étaient réellement des ‘ » vrais décideurs ». Ils s’érigent en administrateurs autoproclamés d’une République qu’ils réduisent à un décor de conférence de presse fè foto pasi pala. Faire les soulouqueries. Pourtant, nul n’échappe indéfiniment à la reddition de comptes. Les Haïtiens, eux, attendent encore une réponse simple, dénuée d’artifice : y a-t-il, oui ou non, des forces étrangères actuellement engagées sur son sol ? Et si oui, à quel titre, dans quel cadre, et avec quelle autorisation légale ? Car il ne suffit pas d’occuper l’espace étatique : encore faut-il s’y conformer aux principes de la République.

Communiqué

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.