30 mai : ouverture officielle de la saison cyclonique dans l’Atlantique — enjeux, vigilance et nomenclature 2025
Chaque année, le 30 mai marque l’ouverture officielle de la saison cyclonique dans le bassin atlantique, incluant la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique ou Golf America. Cette période, qui s’étend jusqu’au 30 novembre, correspond à un cycle climatique redouté dans les régions tropicales, notamment dans les pays caribéens, dont Haïti, vulnérables à la combinaison des facteurs météorologiques, sociaux et infrastructurels qui amplifient les effets destructeurs des tempêtes.
La saison 2025 s’annonce sous surveillance particulière en raison d’un ensemble de variables océaniques et atmosphériques, incluant le retour possible de conditions propices à la formation rapide des systèmes tropicaux (phénomène de « rapid intensification »). Les experts du National Hurricane Center (NHC) et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) rappellent que la hausse des températures marines, liée au réchauffement climatique global, accroît non seulement la fréquence des tempêtes, mais aussi leur intensité et leur imprévisibilité.
Les noms des tempêtes tropicales et ouragans de 2025
Comme chaque année, l’OMM publie une liste préétablie de noms pour identifier les tempêtes tropicales et ouragans, afin de faciliter la communication et les alertes publiques. Ces noms sont attribués par ordre alphabétique, sans répétition pour une période de six ans, sauf si un ouragan est si destructeur qu’on décide de retirer son nom à jamais.
Voici la liste officielle des noms pour la saison 2025 dans l’Atlantique :
Adria, Braylen, Caridad, Deshawn, Emery, Fleur, Gideon, Hadley, Izzy, Jacques, Kenna, Lucian, Mika, Noe, Odessa, Pax, Ronin, Samara, Tobias, Viviane, Wilmer, Xenia, Yael, Zion.
Ces noms remplacent certains précédents retirés, en raison des dégâts causés par des tempêtes passées.
Vers une nomination symbolique de la saison 2025
Au-delà des noms techniques attribués à chaque tempête, il est pertinent de baptiser cette saison dans une perspective mémorielle, pédagogique et de mobilisation sociale. Pour 2025, nous proposons de désigner cette séquence climatique sous le nom de « Saison des incertitudes amplifiées », en référence :
- à l’accélération des mutations climatiques globales ;
- à l’ampleur potentielle des impacts sur les États fragiles ;
- à l’exacerbation des vulnérabilités humaines en contexte post-catastrophe ou de gouvernance faible.
Ce nom souligne aussi le besoin d’une politique publique de prévention, de résilience communautaire et de préparation des infrastructures, là où l’urbanisation anarchique, la déforestation et la pauvreté exacerbent les risques.
Une vigilance de chaque instant
La saison cyclonique de 2025 ne sera pas seulement un épisode météorologique ; elle constitue un test de capacité collective face à des phénomènes de plus en plus puissants, soudains et interconnectés. Chaque tempête devient un révélateur d’inégalités sociales, de lacunes en matière d’alerte précoce, de déficits de planification urbaine, mais aussi d’actes de solidarité.
Les autorités locales, les acteurs humanitaires, les médias et les citoyens sont appelés à agir ensemble. Car, comme le rappelait déjà Aimé Césaire : « Il n’y a pas de grandeur sans vigilance, pas d’avenir sans mémoire. »