L’un des « 3 braqueurs de la BNC« , selon un rapport de l’ULCC, M. Smith Augustin attendu à Washington sur invitation de Luis Almagro. Mais pour quel résultat ?
Rezo Nòdwès a appris que le conseiller présidentiel Smith Augustin, visé par de lourdes accusations de corruption, de clientélisme, est attendu à Washington dans les prochaines heures. Ce déplacement, qualifié d’officiel, par le CPT, se ferait à l’invitation du secrétaire général sortant de l’Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro, qui prévoit de clore son mandat par la tenue d’un symposium exclusivement consacré à la situation en Haïti. Ce forum, organisé dans un contexte de transition institutionnelle à l’OEA, suscite déjà des remous.
Selon des sources diplomatiques, cette invitation adressée à Smith Augustin n’aurait pas recueilli l’adhésion unanime au sein de l’organisation, notamment du côté de l’équipe du futur secrétaire général. La présence de ce conseiller présidentiel, dont le nom est associé à plusieurs affaires de malversations, de scandales, soulève des réserves et des critiques, tant sur le plan diplomatique que symbolique, alors que la gouvernance haïtienne est fortement contestée sur la scène nationale pour son incapacité à combattre l’insécurité et traduire les chefs de gangs terroristes en justice.
Selon des sources proches du dossier, M. Augustin devrait être accompagné du ministre haïtien de la Justice dans une délégation officielle d’environ douze membres.
Ce déplacement soulève de vives interrogations, tant sur l’opportunité de l’invitation que sur la légitimité des interlocuteurs choisis, dans un contexte national rongé par une mauvaise gouvernance, des scandales financiers à répétition et une misère sociale généralisée. Le tout sur fond de référendum-bidon, piloté hors de toute légitimité populaire.
Cette mission expresse de M. Augustin intervient dans la foulée d’un autre déplacement controversé : celui du ministre de la Santé, Dr Signal Bertrand, sur le point de rentrer de Genève avec une délégation de plus de vingt personnes, alors même que l’Hôpital Général de Port-au-Prince demeure fermé, et que l’ensemble du système de santé haïtien est en état de délabrement avancé.
A noter que M. Augustin avait déjà effectué une précédente mission à Washington, dont le coût, estimé à plus de 109 000 dollars américains, n’a donné lieu à aucune avancée concrète ni rapport public. Dans un climat de défiance croissante à l’égard des autorités de transition, la multiplication des voyages officiels, jugés inutiles et dispendieux, agace une population à bout de souffle. Les 400 millions de gourdes récemment engloutis dans les célébrations du drapeau, sans qu’aucun rapport ne soit adressé à la Cour des Comptes, démontrent le mépris persistant envers toute exigence de transparence.
À l’heure où la Villa d’Accueil devient un théâtre d’ombres incapable de franchir le seuil du Palais national, cette nouvelle manœuvre diplomatique, orchestrée à huis clos, ne manquera pas d’alimenter le sentiment d’un pouvoir flottant, sans cap ni enracinement.
cba
