Figure de proue de l’organisation syndicale « Batay ouvriye », Didier Dominique était à l’avant-garde des luttes populaires pour l’augmentation du salaire des ouvriers du secteur textile. Sa disparition inattendue représente une perte énorme pour le milieu progressiste haïtien, déplore le professeur Camille Chalmers, son collège enseignant à la Faculté des sciences humaines (FASCH).
La dernière conversation entre l’architecte Didier Dominique et le professeur Camille Chalmers remonte à mardi 13 mai, se souvient le dirigeant de la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA). À l’annonce de Didier Dominique de la mort ce dimanche à Port-au-Prince, le leader du parti « Rasin kan pèp la », Camille Chalmers évoque un choc terriblement vécu.
Professeur de Sociologie urbaine à la FASCH, militant politique, chercheur à l’Institut de sauvegarde du patrimoine national (ISPAN), Didier Dominique était un défenseur farouche du milieu vodou, détaille Camille Chalmers. Veuf de l’anthropologue Rachel Beauvoir Dominique, décédée en janvier 2018, Didier Dominique soutenait les études de l’Ati Max Beauvoir, commente Camille Chalmers.
Diabétique, l’intellectuel Didier Dominique a vu son état de santé détérioré durant les périodes post-covid, précise Chalmers. Ses problèmes de santé se sont accumulés avec des complications et des aller-retours à l’hôpital, regrette le professeur Camille Chalmers, soulignant le départ d’un profil important qui rêvait d’une « Haïti régénérée ».
Hervé Noel