23 octobre 2025
Elections avant le 7 février : un rapport de l’ONU décrit un terrain miné et défavorable, des acteurs souhaitent prolonger le CPT d’un an
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Elections avant le 7 février : un rapport de l’ONU décrit un terrain miné et défavorable, des acteurs souhaitent prolonger le CPT d’un an

Haïti – ONU / Transition politique

Le Secrétaire général de l’ONU a remis mercredi son rapport complet sur la situation en Haïti, décrivant un pays au bord du vide politique alors que l’échéance du 7 février 2026 approche. Le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) voit son mandat prolongé jusqu’au 31 janvier 2026, mais le texte, sans critiquer le gouvernement de doublure imposé au pays, souligne la lenteur des avancées politiques, la montée des violences armées et les incertitudes entourant le référendum constitutionnel (mort-né) et les élections prévues dans le cadre de la transition.

L’accord de gouvernance signé en mars 2024, – jamais publié dans le journal officiel Le Moniteur,- devait aboutir à un transfert du pouvoir à des dirigeants élus en février 2026. Or, malgré les promesses répétées du Conseil présidentiel de transition et du Premier ministre de facto, Alix Fils-Aimé, aucun calendrier électoral ni référendaire n’a été rendu public. Le Conseil électoral provisoire, appuyé par le PNUD et le BINUH, a certes évalué plus d’un millier de centres de vote, mais reste paralysé dans plusieurs zones contrôlées par des gangs « en mission ».

Le rapport évoque des divergences profondes entre acteurs nationaux sur la suite à donner à la transition si les élections ne sont pas tenues dans les délais. Certains groupes politiques préconisent une prolongation d’un an, d’autres demandent le retrait pur et simple du CPT et la nomination d’un juge de la Cour de cassation pour diriger un nouvel exécutif. La CARICOM, l’OEA et les Nations Unies appellent, sans succès jusqu’ici, à un dialogue interhaïtien inclusif.

Sur le plan sécuritaire, les chiffres demeurent alarmants : plus de deux mille homicides ont été enregistrés entre juin et août, principalement dans l’Artibonite et le Centre. Les attaques contre les commissariats se multiplient, les enlèvements persistent, et la Police nationale reste affaiblie malgré l’arrivée d’équipements et de nouvelles recrues. La transition vers une Force de répression des gangs, autorisée par la résolution 2793 du 30 septembre, s’annonce comme une tentative de relance internationale d’un dispositif déjà fragilisé.

Le rapport clôt sur une mise en garde : sans consensus politique ni amélioration tangible de la sécurité, les conditions pour un scrutin crédible demeurent hors de portée. Le Secrétaire général appelle les autorités à « éviter un vide politique » après le 7 février 2026 et à traduire leurs engagements électoraux en actions concrètes.

Rezo Nòdwès – New York, 22 octobre 2025

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