18 mars 2025
Sécurité alimentaire : un gouvernement aveugle et insensible face à des solutions à portée de main
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Sécurité alimentaire : un gouvernement aveugle et insensible face à des solutions à portée de main

Près de la moitié de la population haïtienne est aujourd’hui en insécurité alimentaire, selon l’ONU. Un constat alarmant qui devrait placer l’autosuffisance alimentaire au cœur des priorités nationales. Pourtant, le gouvernement, et en particulier le ministère de l’Agriculture, semble sourd aux solutions simples et peu coûteuses qui permettraient de nourrir la population de manière durable.

Prenons un exemple évident : la pêche.

Haïti possède une zone maritime de plus de 100 000 km², une véritable mer de richesses où des millions de poissons meurent de vieillesse faute d’exploitation efficace. Pourtant, nos pêcheurs continuent d’utiliser des techniques archaïques, souvent limités à des barques rudimentaires et à la pêche côtière. Avec un investissement minimal, l’État pourrait structurer le secteur en créant des coopératives de pêche et en facilitant l’acquisition de petits et moyens bateaux modernes. Un chalutier côtier à moteur de 10 mètres coûte en moyenne 25 000 à 30 000 dollars ; une somme dérisoire face aux dépenses inutiles de l’administration. En subventionnant l’achat de 500 de ces embarcations, l’État pourrait permettre à des milliers de pêcheurs d’augmenter leur production, rendant ainsi le poisson plus accessible à la population tout en créant des emplois.

Outre la pêche, l’agriculture vivrière peut également connaître un renouveau avec peu de moyens. Il suffirait d’encourager la culture de plantes résilientes et nutritives comme le pois congo, le manioc, l’igname ou le moringa. La mise en place de jardins communautaires, notamment en milieu urbain, permettrait à chaque famille de produire une partie de sa propre alimentation. L’État pourrait aussi réhabiliter les bassins d’irrigation abandonnés, investir dans des semences locales de qualité et encourager les techniques agroforestières pour préserver les sols.

Enfin, le secteur de l’élevage pourrait être dynamisé par des solutions endogènes. Haïti importe chaque année des milliers de tonnes de viande et de produits laitiers alors que les capacités locales existent. La relance de l’élevage de cabris, volailles et porcs, associée à des unités de transformation coopératives, pourrait grandement réduire la dépendance alimentaire du pays.

Pendant que la population souffre de la faim, le gouvernement gaspille des fonds publics dans des dépenses futiles. Il est temps de recentrer les priorités : assurer la sécurité alimentaire et restaurer la dignité du peuple haïtien. Avec une volonté politique réelle, des solutions simples et peu coûteuses peuvent transformer la situation en quelques années. L’autonomie alimentaire d’Haïti est à portée de main ; il ne manque que le courage de la saisir.

Estimation de prix d’un bateau de pêche:

1. Petits bateaux de pêche artisanale (1 à 3 personnes)

Pirogue traditionnelle (bois ou fibre de verre, sans moteur) : 500 à 2 000 USD

Pirogue avec moteur hors-bord (15-40 CV) : 3 000 à 10 000 USD

Petit bateau en aluminium ou fibre de verre (4-5 m, 40-60 CV) : 10 000 à 25 000 USD

2. Bateaux de pêche semi-professionnels (4 à 10 personnes)

Bateau en fibre de verre (6-9 m, moteur hors-bord 75-150 CV) : 20 000 à 60 000 USD

Pêche sportive (7-12 m, double moteur hors-bord 200-400 CV) : 80 000 à 300 000 USD

3. Chalutiers et bateaux de pêche industrielle

Petit chalutier côtier (12-15 m, moteur diesel 300-500 CV) : 150 000 à 500 000 USD

Elensky Fragelus

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