L’Inventaire Aérien des Forces Armées d’Haïti en 1986 : Etat des lieux et déclin progressif
La trajectoire de l’aviation militaire en Haïti repose sur des acquisitions sporadiques et des fluctuations des capacités opérationnelles de l’armée de l’air. En 1986, au moment de la chute du régime de Jean-Claude Duvalier, les Forces Armées d’Haïti (FAd’H) possédaient encore une flotte aérienne, bien que réduite et en déclin. En consultant les archives historiques et les sources disponibles, on peut dresser, 39 ans plus tard, un portrait approximatif de la flotte aérienne militaire haïtienne de l’époque.
Le corps d’aviation haïtien, intégré aux Forces Armées d’Haïti (FAd’H), a été créé en 1943 sous l’influence américaine. Pendant plusieurs décennies, elle a bénéficié d’un soutien en matière de formation et d’équipement, principalement de la part des États-Unis. Cependant, en raison de l’instabilité politique chronique et du manque de financement, avec des dirigeants devenus avares, la modernisation de la flotte aérienne a été limitée.
Pendant les années 1950 et 1960, Haïti a acquis des avions d’entraînement et de soutien tactique tels que le North American F-51D Mustang, le North American T-28D Trojan, et plus tard des avions d’observation et de surveillance tels que le Cessna O-2A Skymaster. La flotte d’hélicoptères comprenait des modèles tels que le Sikorsky S-55 et le Sikorsky S-58T, principalement utilisés pour des missions de transport et de sauvetage.
L’état de la flotte en 1986
A la veille du départ de Jean-Claude Duvalier en février 1986, l’armée de l’air haïtienne était déjà dans un état de décrépitude. Bien que des avions et des hélicoptères aient été acquis au cours des décennies précédentes, nombre d’entre eux étaient hors service en raison du manque de pièces détachées et d’entretien. Les archives indiquent que, vers 1986, Haïti possédait encore :
Avions fixes (Aviation de combat et de reconnaissance)
- North American T-28D Trojan : utilisés principalement pour l’entraînement avancé et des missions d’attaque légère. Plusieurs avaient déjà été retirés du service.
- Cessna O-2A Skymaster : avions d’observation et de surveillance, livrés en 1975. Certains exemplaires étaient encore en service en 1986, mais en nombre réduit.
- SIAI-Marchetti SF-260 : avion d’entraînement et d’attaque légère, acquis pour remplacer progressivement les Cessna O-2A.
Hélicoptères
- Sikorsky S-55 : modèle datant des années 1950, en service mais vieillissant.
- Sikorsky S-58T : version modernisée du S-55, utilisée pour le transport et les missions diverses.
Peu après 1986, le gouvernement haïtien tenta une modernisation avec l’acquisition d’avions à réaction SIAI-Marchetti S-211, livrés avant 1990. Cependant, ces appareils furent revendus à des opérateurs privés et à l’armée de Singapour dès 1990, faute de ressources pour les maintenir en état de vol.
Déclin et dissolution de l’aviation militaire haïtienne
Avec la chute des Duvalier et la transition politique qui s’ensuivit, les Forces Armées d’Haïti perdirent progressivement leur capacité aérienne. L’embargo international imposé dans les années 1990, ajouté aux restrictions budgétaires, accéléra l’obsolescence des appareils restants. Finalement, en 1995, le président Jean-Bertrand Aristide dissout l’armée haïtienne, marquant ainsi la fin officielle du Corps d’Aviation.
En 1986, les Forces Armées Haïtiennes disposaient encore d’une petite flotte d’avions, mais ils présentaient un état de délabrement avancé. Si l’aviation militaire haïtienne avait bénéficié d’un certain soutien matériel dans le passé, le manque d’entretien et de renouvellement des équipements a conduit à son extinction progressive. Ainsi, l’année 1986 aura été un moment décisif où la flotte, bien qu’existante, était déjà largement hors service, préfigurant la disparition totale de la force aérienne haïtienne moins d’une dizaine d’années plus tard.
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