Communiqué
23 décembre 2024
Le communiqué de presse suivant du Conseil de sécurité a été publié aujourd’hui par la Présidente du Conseil, Linda Thomas-Greenfield (États-Unis) :
Les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur profonde préoccupation face à la persistance et à la détérioration des crises politique, économique, sécuritaire, des droits de l’homme, humanitaire et de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë en Haïti, ainsi qu’aux restrictions de l’accès humanitaire, et ont réaffirmé l’engagement de la communauté internationale à continuer de soutenir le peuple haïtien. Ils ont fermement condamné la poursuite des violences commises par les gangs, notamment les informations selon lesquelles un gang armé aurait tué au moins 184 personnes entre le 6 et le 8 décembre dans le quartier du quai Jérémie, dans la capitale Port-au-Prince.
Les membres du Conseil de sécurité ont fermement condamné la poursuite des activités criminelles déstabilisatrices des bandes armées et ont souligné que la communauté internationale devait redoubler d’efforts pour apporter une aide humanitaire à la population et soutenir la police nationale haïtienne, notamment en renforçant sa capacité à rétablir l’ordre public par l’intermédiaire de la mission multinationale d’appui à la sécurité.
Les membres du Conseil de sécurité ont souligné l’adoption à l’unanimité de la résolution 2751 (2024), dans laquelle ils ont exprimé leur gratitude pour la direction kenyane de la mission, se sont félicités du déploiement de la mission en Haïti et ont accueilli avec satisfaction les offres de participation faites par plusieurs États membres, ainsi que les contributions financières destinées à soutenir les opérations de la mission. Ils ont souligné la nécessité de créer des conditions de sécurité propices à un processus politique inclusif et à des élections libres et équitables en Haïti et ont encouragé la mission à accélérer son déploiement, ainsi que des contributions volontaires et un soutien supplémentaires à la mission.
Les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur ferme condamnation de l’augmentation de la violence, des activités criminelles, des déplacements massifs de personnes et des violations des droits de l’homme qui compromettent la paix, la stabilité et la sécurité d’Haïti et de la région, notamment les enlèvements, les violences sexuelles et sexistes – en particulier à l’encontre des femmes et des filles -, la traite des personnes et le trafic de migrants, les homicides et les exécutions illégales perpétrés par des bandes armées et des réseaux criminels. Ils ont demandé qu’il soit mis fin à l’escalade de la violence, qui a de graves conséquences humanitaires, notamment l’augmentation de l’insécurité alimentaire aiguë, et qu’un accès humanitaire sûr, durable et sans entrave soit autorisé.
Les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur ferme condamnation et leur profonde préoccupation face à la gravité et à l’augmentation des abus commis contre les enfants en Haïti. Ils ont rappelé qu’il était important d’assurer la protection des enfants et ont exhorté tous les acteurs – en particulier les gangs et les réseaux criminels – à mettre fin immédiatement à tous les abus commis à l’encontre des enfants et à les prévenir, notamment les meurtres et les mutilations, le recrutement et l’utilisation d’enfants, les viols et autres formes de violence sexuelle et sexiste – en particulier à l’encontre des filles -, les attaques contre les écoles et les hôpitaux, les enlèvements et le refus d’autoriser l’accès à l’aide humanitaire. Ils ont en outre souligné la nécessité d’empêcher le recrutement d’enfants et de soutenir les programmes de réinsertion afin d’offrir des alternatives économiques et sociales aux jeunes vulnérables.
Les membres du Conseil de sécurité se sont dits préoccupés par la lenteur des progrès réalisés dans le cadre de la feuille de route pour le rétablissement des institutions démocratiques en Haïti. Ils ont souligné l’importance de progresser d’urgence dans la transition politique et ont invité instamment tous les acteurs politiques à s’engager de manière constructive pour faciliter et faire progresser la tenue d’élections législatives et présidentielles libres et équitables – avec la participation pleine, égale, significative et sûre des femmes et l’engagement des jeunes, de la société civile et d’autres parties prenantes concernées – et à rétablir les institutions démocratiques dès que possible. Ils ont reconnu les efforts du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) et le rôle clé de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) à cet égard.
Les membres du Conseil de sécurité ont souligné l’adoption à l’unanimité de la résolution 2752 (2024), qui élargit la portée de l’embargo sur les armes à destination d’Haïti. Ils se sont déclarés gravement préoccupés par la poursuite du flux illicite d’armes et de munitions vers Haïti, qui demeure un facteur essentiel d’instabilité et de violence, et ont réitéré leur demande aux États membres de prendre les mesures nécessaires pour mettre en œuvre l’embargo sur les armes conformément aux résolutions 2699 (2023), 2700 (2023) et 2752 (2024), ainsi que leur volonté d’étudier les moyens de surveiller et de renforcer la mise en œuvre de l’embargo sur les armes. Ils ont également réitéré l’appel du Conseil pour que les auteurs de ces actes odieux soient traduits en justice et ont souligné le rôle du Conseil dans l’imposition et le renforcement des sanctions contre les individus et les entités responsables ou complices d’actes qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité d’Haïti, conformément aux résolutions 2653 (2022), 2700 (2023) et 2752 (2024).
Les membres du Conseil de sécurité ont pris note de la lettre datée du 29 novembre 2024 adressée au Secrétaire général par le président du Conseil de sécurité (document S/2024/868) demandant une évaluation complète du contexte actuel en Haïti et des efforts déployés par les Nations unies et la communauté internationale, ainsi qu’un éventail complet d’options concernant le rôle que les Nations unies pourraient jouer. Ils ont réaffirmé leur solidarité constante avec le peuple haïtien et leur soutien à une approche intégrée entre les parties prenantes haïtiennes, les pays et organisations de la région et la communauté internationale – y compris les Nations unies – afin de relever les défis actuels en Haïti.


