Haïti : la répétition du désastre
184 vies arrachées par la violence des gangs,
Et le gouvernement, comme à son habitude, condamne.
Mais dans l’ombre des ruelles, les assassins rôdent encore,
Intouchables, défiant chaque institution.
À Petite-Rivière de l’Artibonite, une dizaine d’exécutions,
Un massacre qui glace le sang.
Le gouvernement condamne une fois de plus,
Tandis que les bandits, arrogants, continuent de dicter leur loi.
Au large, un naufrage emporte des destins,
Le gouvernement déplore.
Mais sur terre, les routes demeurent impraticables :
À Petit-Goâve, comme ailleurs, l’abandon est maître.
Faut-il se contenter de ces condamnations creuses,
De ces lamentations officielles qui n’apaisent ni les douleurs, ni les injustices ?
Les hommes de l’accord violé du 3 avril sont-ils là
Pour observer, déplorer et profiter,
Ou pour enfin relever un État qui sombre davantage chaque jour ?