Insécurité : Ultimatum et Solidarité Syndicale pour les Déplacés Forcés Révoltés par leurs Conditions d’Hébergement
Le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le gouvernement d’Alix Didier Fils-Aimé ont jusqu’à la fin décembre 2024 pour résoudre la situation des déplacés forcés, contraints de se réfugier dans des abris de fortune où ils vivent dans des conditions inhumaines. À défaut, ces déplacés, soutenus par des organisations syndicales, envisagent de lancer une mobilisation contre le pouvoir de transition.
Hébergés dans des établissements scolaires et des bâtiments publics de Port-au-Prince, les déplacés en provenance de Solino, Delmas 30, Carrefour-Feuilles et Nazon vivent dans des conditions critiques. Mal logées, sous-alimentées et dépourvues d’une assistance adéquate de l’État, ces victimes de l’insécurité voient leur calvaire s’aggraver lors des averses, déplore Gertha Paul, la voix brisée par l’émotion. Accueillie dans les locaux de la DDO/MENFP, elle appelle les dirigeants à démissionner s’ils se montrent incapables de combattre efficacement les gangs et, par conséquent, de garantir la sécurité de la population.
Victor Amos, déplacé réfugié à l’École nationale République de l’Équateur, partage cette indignation. Il exige que le CPT et la Primature débloquent les routes nationales contrôlées par les gangs armés afin de permettre aux déplacés de regagner leurs quartiers ou leurs maisons. Ils réclament également un accompagnement digne et efficace de la part de l’État.
« Il est temps de mettre un terme à cette parodie de lutte contre l’insécurité, » clame Josué Mérilien, dirigeant de l’Union nationale des normaliens d’Haïti (UNNOH). Le syndicaliste, révolté par la terreur imposée par les gangs qui forcent des centaines de familles à fuir leurs quartiers, appelle à une mobilisation nationale contre l’insécurité. Il dénonce l’inaction politique des dirigeants et critique la passivité complice de la communauté internationale, qui semble indifférente à la situation désespérée des déplacés. Mérilien insiste sur la nécessité pour les victimes de l’insécurité « fabriquée » de se soulever face au manque de volonté politique. Selon lui, les gangs bénéficient de la protection de puissants parrains.
Pour les familles réfugiées dans des abris précaires, l’insécurité représente un piège sans issue. Les routes nationales, soit contrôlées par des bandits, soit coupées, empêchent tout refuge dans les provinces, rappelle Hérold Charles Civil, dirigeant du Syndicat des employés du système national de formation professionnelle.
Face à cette situation, les autorités du pouvoir de transition sont sommées d’agir avant le 1er janvier 2025. Dans le cas contraire, la population pourrait décider de prendre son destin en main, avertit le syndicaliste.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

