Maintenant que la date de convocation devant le juge d’instruction a expiré, les trois « braconniers du CPT », nom donné aux conseillers-présidents par une population qui ne fait pas confiance à cet organe de fait, considèrent-ils cet ultimatum comme un défi ?
L’affaire Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin, membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), ne cesse de provoquer des rebondissements. Après leur refus catégorique de se présenter devant le juge d’instruction Benjamin Félismé, une nouvelle étape pourrait être franchie. Selon des sources proches du dossier, le magistrat pourrait lancer des mandats d’arrêt contre eux dans les prochains jours s’ils ne coopèrent pas.
Le juge Félismé, qui subit une pression croissante pour faire avancer l’enquête, aurait lancé un ultimatum informel aux accusés. L’objectif : leur donner une dernière chance de se présenter volontairement avant de recourir à des mesures coercitives. Ce faisant, il démontrerait sa volonté de respecter les principes du droit, tout en réaffirmant l’autorité de la justice.
Par ailleurs, des voix s’élèvent pour remettre en cause l’équité de la procédure. Les partisans des accusés dénoncent l’instrumentalisation politique de l’affaire pour discréditer le CPT, tandis que d’autres considèrent que cette résistance traduit un mépris inquiétant pour les institutions judiciaires du pays, aux indices de corruption le plus élevé de la Caraibe.
La possibilité de délivrer des mandats d’arrêt constituerait dans ce contexte un test significatif pour le système judiciaire haïtien. Le juge Félismé est aujourd’hui au pied du mur : doit-il céder aux pressions politiques ou s’imposer comme un symbole de fermeté et d’indépendance ? L’issue de ce bras de fer pourrait bien redéfinir les contours de l’Etat de droit inexistant en Haïti.

