20 novembre 2025
Haïti | Le CPT envisage de rester au pouvoir au-delà du 7 février 2026, selon un document consulté par Rezo Nòdwès
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Haïti | Le CPT envisage de rester au pouvoir au-delà du 7 février 2026, selon un document consulté par Rezo Nòdwès

La Commission de Venise prévient des défis des prochaines élections

La publication mercredi du rapport final de la Commission européenne à Venise sur les « Solutions constitutionnelles et législatives possibles pour la conduite des futures procédures électorales » pointe les nombreux obstacles auxquels Haïti se heurte dans sa quête d’un retour à l’ordre démocratique.

Ce document de 29 pages, consulté par Rezo Nòdwès, présenté comme le fruit de consultations ses « autorités » avec divers acteurs nationaux et internationaux, détaille les mesures proposées par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) pour organiser les prochaines élections, tout en soulignant les défis sécuritaires, logistiques et politiques qui les entourent.

Le CPT, dont la crédibilité reste fortement contestée, a annoncé, selon les révélations de la Commission de Venise, que les élections présidentielles et législatives se tiendront en février 2026, reportant ainsi le scrutin initialement prévu au dernier trimestre de 2025 conformément à l’Accord du 3 avril. Ce report, qui semble à première vue contredire l’Accord du 3 avril fixant l’entrée en fonction du prochain président de la République au 7 février 2026, vise en réalité à différer la passation du pouvoir au-delà de cette date constitutionnelle. Organiser un scrutin en février 2026 nécessiterait en effet plusieurs semaines supplémentaires pour proclamer les résultats définitifs.

Cette échéance conserve néanmoins une portée symbolique et reste essentielle pour maintenir une légitimité institutionnelle, même minimale.

Un élément clé du calendrier électoral demeure l’organisation d’un référendum constitutionnel prévu pour mars 2025, une initiative qui ne fait pas l’unanimité. En dépit des efforts déployés par l’ancien parlementaire Jerry Tardieu pour promouvoir l’idée d’un référendum constitutionnel dès le premier trimestre de 2025, cette proposition est jugée difficile à mettre en œuvre dans un contexte marqué par une insécurité galopante.

Le rapport souligne les défis majeurs posés par l’insécurité généralisée. La prolifération des gangs armés, qui contrôlent une grande partie du territoire, compromet non seulement la libre circulation des électeurs, des candidats et du matériel électoral, mais met également en péril l’intégrité même du processus électoral. L’absence de contrôle territorial par l’État constitue un obstacle majeur à la tenue d’élections transparentes et équitables.

Au-delà des préoccupations sécuritaires, la Commission de Venise pointe également les limites logistiques et institutionnelles auxquelles Haïti fait face. L’état des listes électorales demeure une faiblesse critique. La mise à jour des registres électoraux, la formation des agents électoraux et la distribution des cartes d’identité sont des tâches herculéennes qui nécessitent des ressources humaines et financières considérables.

Le rapport insiste sur l’importance d’une implication accrue de la communauté internationale pour pallier ces lacunes et garantir une assistance technique et financière appropriée. À défaut, les échéances fixées par le CPT risquent de devenir irréalisables, compromettant davantage la fragile stabilité politique du pays qui n’est jusqu’à présent ni dirigé ni administré.

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