20 janvier 2025
La Chancellerie haïtienne va-t-elle convoquer le représentant d’Antigua-et-Barbuda pour éclaircir les propos de Ronald Sanders sur l’occasion ratée par le CPT de « diriger le pays » ?
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La Chancellerie haïtienne va-t-elle convoquer le représentant d’Antigua-et-Barbuda pour éclaircir les propos de Ronald Sanders sur l’occasion ratée par le CPT de « diriger le pays » ?

The writer is Antigua and Barbuda’s Ambassador to the US and the OAS. : www.sirronaldsanders.com.

Le pays a sombré dans la dérive, gouverné par des décrets impopulaires sans aucune forme de participation publique, dans un contexte d’explosion de la violence des gangs, de famine généralisée et de paralysie politique.

Alors que la violence des gangs échappe à tout contrôle en Haïti, les limites des efforts internationaux visant à rétablir l’ordre, y compris une mission de sécurité dirigée par le Kenya, ont mis à nu la profondeur de la crise. Une nation déjà à genoux est maintenant confrontée à un abîme encore plus sombre. La tragédie d’Haïti nous rappelle brutalement que, même si les circonstances semblent désastreuses, elles peuvent toujours se détériorer davantage.

Des siècles d’injustice

La révolution haïtienne (1791-1804) – le premier soulèvement réussi de personnes réduites en esclavage – aurait dû être une lueur d’espoir. Au lieu de cela, elle a marqué le début d’une punition implacable infligée par un ordre mondial imprégné de racisme et de cupidité. Forcé de payer à la France des réparations pour sa propre liberté, Haïti a été accablé de dettes et soumis à l’invasion, à l’occupation et à l’exploitation économique. Cette mainmise financière et politique a jeté les bases de siècles de pauvreté et d’instabilité.

Des dirigeants corrompus, souvent soutenus par des puissances extérieures, ont exacerbé les difficultés du pays pendant des décennies, tandis que les catastrophes naturelles – tremblements de terre, ouragans et inondations – ont décimé à plusieurs reprises ses infrastructures fragiles. Lorsque le président Jovenel Moïse a été assassiné en 2021, les institutions constitutionnelles haïtiennes s’étaient désintégrées. Le pays a sombré dans la dérive, gouverné par des décrets impopulaires sans aucune forme de participation publique, dans un contexte d’explosion de la violence des gangs, de famine généralisée et de paralysie politique.

Une nation au bord du gouffre

Aujourd’hui, Haïti est au bord de l’effondrement. Près de la moitié de sa population – 5,41 millions de personnes – souffre d’une grave insécurité alimentaire et un enfant sur six est confronté à la famine. Plus de 700 000 personnes ont été déplacées de force, tandis que plus de 900 écoles restent fermées, privant des centaines de milliers d’enfants d’éducation.

Des gangs criminels dominent près de 80 % de Port-au-Prince et de ses environs, tenant 2,7 millions de personnes en otage de la violence, de l’extorsion et des enlèvements. Plus inquiétant encore, des milliers d’enfants sont aujourd’hui comptés dans leurs rangs, contraints de jouer des rôles allant de pilleurs à meurtriers. Ces gangs, encouragés par la faiblesse de la gouvernance, conservent leur puissance de feu et étendent leur champ d’action malgré les interventions internationales.

Les forces de police d’Haïti, dépassées et sous-financées, luttent pour maintenir l’ordre. La mission multinationale de sécurité dirigée par le Kenya, dont le contingent ne compte que 430 personnes, s’est révélée terriblement insuffisante face à des réseaux criminels solidement implantés. Les communautés frustrées ont pris les choses en main, formant des groupes d’autodéfense pour rendre une justice brutale. Dans une scène effrayante, les corps des membres de gangs ont été démembrés devant une police silencieuse et apparemment complice.

Le Conseil de transition : Perdre son opportunité de diriger

Alors que les services de base s’effondrent et que le désespoir s’aggrave, le Conseil de transition a laissé passer sa chance de jouer un rôle de leader. En avril 2024, sous la pression des États-Unis et avec le soutien de la CARICOM, Haïti a créé le conseil pour stabiliser le pays, restaurer la légitimité constitutionnelle et ouvrir la voie à des élections. Le conseil a nommé Garry Conille, un ancien fonctionnaire de l’UNICEF, comme premier ministre intérimaire, aux côtés d’un cabinet technocratique. Si cette initiative était porteuse d’espoir, elle était dès le départ dangereuse et vouée à l’échec. Le mélange de politiciens ambitieux et de technocrates – dont beaucoup n’ont pas été sélectionnés par le Conseil – a semé le trouble et a rapidement conduit à des dysfonctionnements.

En novembre, les relations houleuses entre le conseil et M. Conille et son cabinet ont abouti à son licenciement. En seulement cinq mois, peu de progrès ont été réalisés pour stabiliser le pays ou s’attaquer aux causes profondes de la crise. Cet échec a encore érodé la confiance de la communauté internationale et a laissé la situation critique d’Haïti sans solution.

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