Les relations entre le président William Ruto et les principales institutions religieuses, longtemps alliées, se sont dégradées au Kenya. Le 14 novembre 2024, la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) a publiquement accusé le gouvernement de promouvoir une « culture du mensonge », pointant du doigt la corruption, l’augmentation des impôts et une réforme des soins de santé inachevée.
Les évêques ont également exprimé leur inquiétude concernant un projet de loi visant à prolonger le mandat présidentiel, estimant que la limite actuelle de deux mandats de cinq ans est suffisante.
D’autres confessions chrétiennes ont suivi le mouvement. L’Église anglicane du Kenya (ACK) et l’Église presbytérienne d’Afrique de l’Est (PCEA) ont critiqué le gouvernement pour les « taxes punitives » et les « crises de l’emploi » qui touchent la population. L’archevêque anglican Jackson Ole Sapit a notamment dénoncé l’environnement économique défavorable auquel sont confrontés les Kenyans.
Par ailleurs, l’Eglise catholique a exprimé son inquiétude face aux enlèvements et assassinats inexpliqués d’opposants depuis les manifestations de juin et juillet 2024. Les organisations de la société civile rapportent que près de 70 personnes ont été enlevées en dehors de tout cadre légal depuis le début des manifestations, et 26 sont toujours portées disparues.