A Vertières, une balle pour le cheval de Capois-La-Mort, qui s’est relevé, et à contre-courant de l’histoire, une balle pour le cheval de Dessalines à Pont-Rouge, qui a brisé tous nos rêves, et le relèvementd’Haiti n’est pas pour demain, tant les apatrides et les Conzes arpentent les couloirs du pouvoir et de la mort !
Le dix-huit novembre, l’histoire s’agenouillait,
Devant la bravoure d’un peuple qui rugissait.
Sous la bannière de Dessalines, tous réunis,
Ils terrassèrent l’oppresseur et crièrent : « Haïti ! »
De Gonaïves, montait un chant, une promesse,
La naissance d’une nation libre, sans détresse.
Le sang des esclaves, un tribut à la grandeur,
Forgeait une patrie, symbole de splendeur.
Mais voilà qu’en octobre 1806, l’ombre de la discorde,
Vient souiller cet idéal, cette aube qui déborde.
Le dix-sept, un poignard déchira cette union,
Et tua Dessalines, notre grande ambition.
Pourquoi, ô Pétion, ce geste irréparable ?
Pourquoi trahir la lutte, ce rêve inestimable ?
D’un serment d’unité, tu fis des cendres amères,
Livrant nos idéaux aux luttes intestinaires.
Depuis, Haïti chancelle, dans un désert d’oubli,
Sa liberté ternie, ses héros trahis.
Les nations que jadis notre gloire inspirait,
Nous dictent aujourd’hui ce que leur orgueil requiert.
L’armée d’antan, force de libération,
S’est muée en spectre d’occupation.
Ce n’est plus Capois-la-Mort qui mène le chemin,
Mais des hommes sans vision, vendus pour un gain.
Ô peuple d’Haïti, entends ce cri profond,
Redresse-toi, retrouve ce souffle qui répond.
L’esprit de Vertières n’est pas un souvenir,
C’est une flamme vive, un appel à reconstruire.
Que Dieu réveille en nous cet esprit oublié,
Celui de Dessalines, audacieux, dévoué.
Qu’il purifie nos cœurs, balaie la division,
Et nous rende l’héritage de notre révolution.
Car Haïti n’est pas née pour ramper dans la honte,
Mais pour se tenir droite, digne sur le front.
Reprenons cette flamme, éteinte par des traîtres,
Et faisons renaître l’Haïti de nos ancêtres.
