Le Conseil présidentiel de transition (CPT) et la Primature, trop absorbés par l’enthousiasme suscité par la chute de Garry Conille, la nomination et l’installation du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, minimisent la détérioration de la crise sécuritaire en Haïti, exacerbée par les assauts répétés des gangs contre les quartiers marginalisés de Port-au-Prince.
Le mardi 12 novembre 2024, des bandits armés liés à la coalition « Viv ansanm » ont assassiné, dans l’après-midi, le médecin Déborah Pierre lors d’une attaque coordonnée dans le quartier de Bas Peu-de-Chose. L’urologue, touchée à la tête, a succombé à ses blessures à l’hôpital, selon des témoins. Le père de la victime, également médecin, blessé par balle, se trouve dans un état critique, rapporte une source proche de la famille.
Depuis plusieurs semaines, des hors-la-loi multiplient les attaques contre des civils dans diverses communes de Port-au-Prince. Les quartiers de Solino, Bel-Air, Bas Peu-de-Chose, Vivy-Mitchel, Tabarre 27, Frères et Bas-Delmas sont régulièrement la cible des hommes armés qui assassinent, kidnappent, incendient et terrorisent les résidents.
Les policiers de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), mandatée par l’Organisation des Nations Unies (ONU), restent passifs face aux exactions des groupes armés, dénoncent des organisations de défense des droits humains. Parallèlement, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, fraîchement installé, se contente de procéder à des changements au sein de la Primature, reléguant la crise sécuritaire au rang de problème secondaire.
Diplômée de l’Université Johns Hopkins, le Dr Pierre avait acquis une réputation internationale pour son expertise en urologie. Son retour en Haïti était motivé par un profond désir de contribuer à l’amélioration du système de santé local et de former la prochaine génération de médecins haïtiens.
Hervé Noël
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