PORT-AU-PRINCE — Le journaliste Jacques Desrosiers a été intronisé à la présidence du Conseil Électoral Provisoire (CEP), version 2024-7 février 2026, lors d’une cérémonie tenue au siège de l’institution à Petion-Ville, en présence de « plusieurs tuteurs internationaux, dont des représentants du BINUH, de l’OEA, PNUD et des Nations Unies« . Il succède à Patrick Saint-Hilaire, diplomate de carrière, appelé à d’autres fonctions au sein même de cette institution.
Selon le Dr Josué Renaud, directeur de la New England Human Rights Organization (NEHRO), cette intronisation ne modifie en rien la crise de légitimité d’un organe « déjà mort-né ». « En acceptant la présidence d’un CEP décrié, M. Desrosiers hérite d’une structure paralysée et discréditée et controlée par des étrangers tout comme en 2010 et 2011 », a-t-il déclaré dans un bref entretien accordé a Rezo Nodwes.
M. Renaud a rappelé que l’accord du 3 avril 2024 assignait au CEP la mission d’organiser un référendum constitutionnel pour lesquels 600 millions de Gourdes ont ete gaspillés, puis des élections générales, après rétablissement de la sécurité nationale — aucune de ces obligations n’ayant été remplies.
Nous reviendrons sur les premières déclarations de M. Desrosiers, après celles rapportées dans les coulisses sur ses velléités d’organiser un scrutin “bouyi vide” avant le 7 février 2026.
Pour le Dr Renaud, cette ambiguïté nourrit le soupçon d’une prolongation déguisée du pouvoir au-delà de la date limite fixée par l’accord. « Comment la République peut-elle encore accorder sa confiance, voire des primes, à une équipe reconnue inopérante et corrompue ? », s’interroge-t-il, dénonçant une « mascarade institutionnelle » entretenue par des partenaires internationaux complaisants.