La propagande bat son plein de tous côtés, allant jusqu’à inventer un prétendu entretien téléphonique entre Trump et Ruto au sujet d’Haïti. Quelle audace ! Martelly n’avait-il pas vu juste en qualifiant son ministre de la Communication de « menteur » en 2015 ?
Les murmures de la capitale haïtienne et de ses environs bruissent d’incertitudes depuis vendredi soir. Selon de nombreuses sources, le Premier ministre Garry Conille aurait été destitué par le Conseil Présidentiel de la Transition (CPT), assis lui aussi sur une chaise injectable à pay mayi, mais aucune confirmation officielle n’est encore parvenue au peuple haïtien, grand perdant dans ce bras de fer entre fils dénaturés. Au cœur de la controverse, Le Moniteur, organe officiel de publication des arrêtés, demeure silencieux. La population, suspendue à cette attente nocturne, scrute la moindre annonce qui pourrait enfin confirmer ou infirmer cette décision décisive pour l’avenir politique immédiat du pays qui avance au ralenti.
La crise s’intensifie au fur et à mesure que circulent des informations faisant état de pressions en coulisses pour forcer la publication de ce Décret. Le directeur de la Presse nationale serait confronté à des tensions palpables, ce qui soulève une question essentielle : la légitimité de cette décision dans un contexte où le CPT, structure mise en place sous l’influence de la communauté internationale, est elle-même sujette à controverse. L’absence de confirmation rend la situation plus opaque, mais elle ouvre aussi une question fondamentale : si la destitution de Garry Conille n’est pas confirmée, le Premier ministre sortira-t-il renforcé de cette épreuve ou son autorité sera-t-elle considérablement affaiblie ?
Un bilan sombre et l’ombre des gangs
Le gouvernement Conille-Manigat-Dupuy (Lamothe), le deuxième à porter son nom en douze ans, fait face à un sombre bilan après plus de 100 jours de monte desann fè foto fè pèdiyèm. Marquée par une violence endémique et une prolifération des gangs « en mission », son administration peine à rétablir la sécurité publique. En l’absence de progrès significatifs, la population souffre quotidiennement de l’intensification de la violence. Les massacres et la peur dans les rues rappellent aux Haïtiens que la sécurité reste le principal défi de tout dirigeant. Dans ce contexte, la question reste posée : qui serait en mesure de relever un tel défi ?
Haïti, un pays suspendu à un avenir incertain
Sous le regard vigilant du peuple haïtien, une question persiste : le départ de Garry Conille, s’il est confirmé, marquera-t-il réellement la fin de cette gouvernance transitoire sous emprise étrangère, ou ne fera-t-il que prolonger un cycle d’instabilité chronique vécu en noir et blanc ? Face à une gestion perçue comme une ingérence et une violation des principes nationaux, les Haïtiens aspirent non seulement à une clarification, mais surtout à un élan de respect et de dignité envers leurs institutions et leur souveraineté.
En attendant la publication – ou l’absence de publication – de ce décret, Haïti reste dans un entre-deux où les rumeurs et les doutes pèsent lourdement sur l’avenir.
cba